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Les syndicats montent au front

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Le Polisario invente un nouveau champ de bataille. Vendredi et samedi, 28 et 29 octobre, Rome a abrité une conférence des syndicats européens devant déboucher sur un soutien aux «travailleurs» du Polisario et au «peuple sahraoui». L’initiative revenait initialement à trois centrales syndicales italiennes qui ont convié plusieurs syndicats arabes et africains à ces deux journées de «solidarité». Il s’agissait de la CGIL (Confédération générale italienne du travail, d’obédience communiste), de la CISL (Confédération italienne des syndicats de travailleurs) et de l’UIL (Union italienne des travailleurs).
L’intitulé retenu, initialement aussi, pour cette conférence porte sur la «solidarité avec les travailleurs et le peuple sahraoui», un véritable délire que démonteront les membres d’une délégation syndicale marocaine qui avaient investi les lieux de cette conférence. Mais initié aussi des démarches bien avant sa tenue pour rectifier bien des aspects relatifs au dossier du Sahara marocain et au champ syndical national. C’est ainsi que, selon un membre de la délégation marocaine, des contacts ont été pris avec les syndicats organisateurs et invités pour les mettre en garde contre une quelconque bénédiction à apporter à l’UGT Sario, la nouvelle trouvaille de Mohamed Abdelaziz pour faire chanter le Maroc. La CISL et l’UIL, les deux centrales italiennes, se retireront de l’organisation de cette conférence et plusieurs autres centrales syndicales invitées décideront de ne pas faire le déplacement à Rome. C’est le cas de Forces ouvrières et de la CFDT en France, mais aussi de la plupart des syndicats maghrébins et notamment la puissante centrale syndicale UGTP (Tunisie). Une première victoire pour la délégation marocaine, déclare Miloudi Moukharik qui en faisait partie. Parmi les participants, l’UGTA (Union générale des travailleurs algériens) sera des plus «actives» en plus de «Commissions ouvrières» (Espagne) qui ont été à l’origine de pratiques dignes de l’époque stalinienne. Le forcing des syndicalistes marocains poussera les organisateurs à changer l’intitulé de la conférence qui devient «la question du Sahara».
La conférence de Rome visait plusieurs objectifs et pas des moindres. Il était d’abord question d’arracher une condamnation syndicale européenne du Maroc, une demande à l’UE pour revoir le système d’aides au Royaume, un appui au «syndicat» polisarien et porter une plainte contre le Maroc auprès du BIT (Bureau international du travail). Rien que ça !
La délégation marocaine, composée de représentants de l’UMT, de l’UGTM, de la FDT et de l’UNMT, armée de documents et de solides arguments, a été appelée à faire un studieux travail de pédagogie. D’abord pour expliquer les tenants et aboutissants du conflit fomenté autour du Sahara marocain, mais aussi pour donner un aperçu aux syndicalistes européens sur le champ syndical marocain où toutes les centrales, et depuis fort longtemps, font de la défense de l’intégrité territoriale du Maroc un référent de base dans leur littérature militante.
La délégation marocaine est intervenue également sur le volet des critères et normes internationaux pour démonter la dernière supercherie du Polisario. Et démontrer que dans le cas de l’UGT Sario, l’on ne saurait parler de syndicat. Pour Miloudi Moukharik, qui a pris la parole à plusieurs reprises lors de cette conférence, il n’existe pas d’unités de production, d’entreprises et moins de liberté d’association pour qu’on puisse parler d’organisation syndicale comme le stipulent les conventions de l’OIT (Organisation internationale du travail). « Les seuls travailleurs dans les camps de Tindouf sont les mercenaires armés et les agents des services secrets algériens », ironise le secrétaire national de l’UMT dans un entretien accordé à ALM. La délégation marocaine a montré également lors de cette conférence comment le fait de donner crédit, et donc appui et reconnaissance, à de telles inventions pourrait contribuer à l’émiettement du mouvement ouvrier international. Cette conférence s’est déroulée avec une massive participation des travailleurs marocains affiliés aux centrales syndicales italiennes et dont le comportement aura été des plus exemplaires. Cuisant échec pour l’UGT Sario et grosse déception pour Rachid Aït Ali (représentant de l’UGTA), cette conférence s’est terminée sans la moindre résolution, communiqué ou le moindre rapport hostile au Maroc. Après plusieurs contacts avec les syndicats italiens, la délégation marocaine a invité les représentants des centrales européennes à des visites au Maroc pour s’enquérir de la situation y compris dans les régions du Sahara où tous les grands syndicats marocains sont représentés et dans la plupart des cas par des cadres sahraouis.

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