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Les ultimes limites de la pudeur

Le filon de l’érotisme, servi par l’anonymat des initiales peu révélatrices, par le confort des faux noms, empaqueté dans un emballage de troubles psychiques, ultime garde fou contre la pornographie pure et simple, ne pouvait ne pas être exploité.
La demande est là. Palpable, pressante. L’offre aussi, celle de milliers de lecteurs d’une nouvelle presse, qui laissent libre cours à leur phantasmes, parfois éprouvés, souvent fruit d’une imagination débordante, à la mesure de la frustration qu’elle casse ainsi. Et les affaires marchent. Les ventes montent en flèche. Les numéros s’épuisent comme des petits pains bien chaud, croustillant. La langue arabe, riche en tournures précises, et en même temps délicieusement floues, explicitant à souhait là ou elle voile, se prête parfaitement à cet exercice. Elle est la langue première de ces lecteurs de quartiers populaires où l’imaginaire l’emporte sur le physique. Où les passions n’ont d’autres moyens d’expression qu’une débauche de mots, de fantasmes de bravades d’interdits, de fractures de tabous. Et la recette marche. A merveille. Car justement, elle obéit à la loi, vieille comme le monde, pourtant élémentaire, de l’offre et de la demande. Seulement, l’engrenage tourne en permanence. Un tabou brisé, n’en est bientôt plus un.
Un pas franchi est vite dépassé. Les attentes grandissent au rythme des offres. Et les pas sont de plus en plus grands, dans ce terrain jamais défraîchi de voyeurisme via la presse. Aux initiales, ont succédé les vrais noms. Aux vrais noms, les adresses électroniques. A celles-ci, les numéros de téléphone portable. Qu’importe le risque, pourvu que l’on aie l’ivresse de l’exhibition. Toutefois, le risque aussi obéit à cette dépréciation galopante de l’univers de l’érotisme. Il n’en est plus un, quand il est pris par beaucoup. Alors son vertige n’est plus le même. Et le besoin est encore plus fort d’aller de l’avant. De prospecter les ultimes limites de l’exhibitionnisme. A coté, bien a côté, de ce qu’une telle assistance collective, aurait pu apporter. Si la pornographie rémunératrice n’en était pas le moteur.

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