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Les USA traquent Al-Qaïda au Sahara

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Les Américains s’impliquent davantage dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahara et notamment dans la zone du Sahel où s’active le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) qui vient de changer d’appellation pour prendre le nom de «Al-Qaïda aux pays du Maghreb».
Mercredi dernier à Dakar, s’est ouverte une réunion consacrée au partenariat transsaharien contre le terrorisme, initiative américaine à laquelle se sont joints neuf pays africains dont le Maroc, mais aussi le Sénégal, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Mali, la Tunisie et l’Algérie. Près de 100 hauts responsables militaires des dix pays ont discuté durant deux jours la meilleure manière de renforcer le partenariat afro-américain contre le terrorisme lancé il y a plusieurs années et qui est devenu une nécessité depuis que le GSPC a intensifié ses opérations dans la région sahélo-saharienne.
Les Etats-Unis, à travers ce programme, visent globalement à renforcer les capacités et moyens des armées des pays africains partenaires pour faire face aux groupes terroristes. Pour les stratèges américains, les groupes terroristes ont fini par faire de cette région, peu ou pas du tout contrôlée, une base non seulement de leurs activités, mais surtout pour la planification d’opérations terroristes contre les intérêts occidentaux. Des sources de renseignements US avancent surtout un chiffre qui donne des insomnies à l’Administration de George W. Bush : près de 25 % des combattants étrangers arrêtés en Irak, un total de 400, sont issus de pays africains de cette région.
La réunion de Dakar a été coordonnée par le général William Ward, l’un des patrons du commandement des forces américaines en Europe. Pour ce dernier, la réalité est que la région sahélo-saharienne est devenue un «incubateur» de terroristes jouant ainsi le même rôle que celui de l’Afghanistan sous l’emprise de Al-Qaïda et des Talibans.
Les Américains envisagent d’ailleurs de doter l’Afrique d’un commandement de leurs forces et plusieurs pays sont candidats pour abriter les quartiers généraux d’une telle structure dont le Maroc, partenaire de premier ordre dans la lutte antiterroriste.
Les Etats-Unis, qui ont déjà mis le paquet dans la région, affirment réserver près de 80 millions de dollars US au programme transsaharien contre le terrorisme. Ce montant est destiné d’abord à renforcer les moyens des armées partenaires dans ce programme, mais aussi à donner un coup de pouce à l’échange et au transfert des informations, domaine devenu stratégique dans la lutte contre les groupes terroristes.
Les Etats-Unis avaient déjà initié, en 2002, un premier programme contre le terrorisme en Afrique et en partenariat avec quatre pays. Aujourd’hui, c’est le cercle des partenaires qui s’élargit avec plus de moyens et une meilleure coordination. De toutes les manières, dans la stratégie sécuritaire adoptée par l’Administration Bush, cette région a fini par devenir une source de soucis, mais aussi le sujet de plus d’attention de la part des Américains qui recensent les principaux faits d’arme des groupes terroristes et du GSPC, en particulier : les attaques de Nairobi et Dar Essalam, mais aussi l’attaque contre la caserne mauritanienne de Lemghiti (par le GSPC) et l’enlèvement, en 2003, des touristes allemands.  Et, le plus grave aux yeux des Américains, l’installation de bases pour le recrutement et l’entraînement de kamikazes pour le «Jihad» en Irak.
Fin janvier 2007, le GSPC a annoncé avoir changé d’enseigne pour devenir «Al-Qaïda aux pays du Maghreb». Ce changement est intervenu, selon les responsables du GSPC après avis favorable d’Oussama Ben Laden. «Après le ralliement du GSPC à l’organisation d’Al-Qaïda et après avoir prêté allégeance au lion de l’Islam (…) Oussama Ben Laden, que Dieu le garde, il était absolument nécessaire que le groupe change de nom pour montrer la véracité de la liaison des moujahidine en Algérie avec leurs frères d’Al-Qaïda», annonçait le groupe sur l’un des sites islamistes radicaux les plus connus. Le GSPC, en annonçant cette fusion avec Al-Qaïda, a affirmé qu’il s’attaquera notamment aux intérêts français et américains, mais occidentaux en général. Il n’hésitera pas à initier également des actions contre les intérêts des pays embarqués dans la lutte antiterroriste menée par les Etats-Unis
La région sahélo-saharienne a été le point de ralliement de plusieurs salafistes jihadistes marocains dont Mohamed Saïd Idghiri condamné récemment à dix ans de prison ferme. Ce dernier était à la tête d’une cellule terroriste qui préparait des attentats au Maroc et à Tanger en particulier.

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