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Les vieux démons sont-ils enterrés ?

Une rencontre entre le premier ministre Driss Jettou et une délégation de la CGEM( Confédération générale des entreprises du Maroc), au sujet des questions pendantes portant sur le Code de travail, s’est tenue le 21 février À travers une plate-forme, élaborée la veille des élections, qui constituaient une sorte de mémorandum adressé aux chefs des partis politiques, particulièrement ceux qui avaient dans leurs rangs des ministrables, le patronat marocain a formulé un certain nombre de revendications qu’il jugeait urgentes..
À travers cette démarche, la CGEM a annoncé que même si la croissance de la population marocaine «a reculé de 3% l’an environ, dans les années 1960, niveau particulièrement élevé, à 1,4% l’an aujourd’hui, ce sont encore environ 120.000 personnes qui se présentent chaque année sur le marché de l’emploi en milieu urbain. Pour affronter cet afflux, la CGEM juge impératif d’accélérer le rythme de création d’emploi qui doit passer, « notamment en milieu urbain de 60.000 à 120.000 créations nettes annuelles».
Pour cela, précise le patronat, il est nécessaire que l’Etat assume son rôle de régulateur du développement, en accompagnant le secteur privé.
Une demande partagée pratiquement par l’ensemble des partenaires sociaux. Ils divergent toutefois sur la question de la paix sociale, c’est-à-dire du droit de grève, des licenciements et de l’organisation des rapports entreprises-syndicats. Car, tout en reconnaissant la difficulté du consensus autour de ces points, la CGEM appelle à l’adoption de mesures, qu’elles considèrent «minimales» et «attendues dans l’immédiat», concernant notamment l’adoption «d’un barème explicite des indemnités de licenciements ainsi que la mise en place de mécanismes de concertation et de négociation préalables à tout déclenchement de grèves et d’occupations des lieux du travail», «l’organisation du droit de grève» et «l’exercice de la liberté syndicale».
Or, ce sont justement ces points que le patronat estime «simples» qui suscitent le plus de réactions de la part de ses partenaires sociaux, particulièrement, les syndicat. Or, si l’UGTM est prédisposée à ouvrir le débat à ce sujet, il n’en demeure pas moins important de signaler à cet effet, comme le confirme Mohamed Benjelloun Andaloussi, membre du Bureau exécutif de l’UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc) et du Comité exécutif du parti de l’Istiqlal, que ce sont un climat de confiance et des garanties que leurs droits ne seront pas bradés, dont les travailleurs ont le plus besoin.
Mais force est de constater, souligne-t-il, que c’est la gourmandise des employeurs qui est souvent à l’origine de la recrudescence de la tension au sein des entreprises. Et de conclure que grâce au dialogue, tous ces problèmes peuvent être contenus et résolus. Le même discours est tenu par les syndicalistes de l’Union marocaine du Travail (UMT).
«Nous voulons que l’entreprise prospère et progresse, que la paix règne dans le monde de travail, et le dialogue prime sur toute autre forme de lutte. Car , sans la richesse de l’entreprise, le travailleur ne saurait aspirer à un monde meilleur, mais encore faut-il qu’il y ait des règles et des lois et que celles-ci soient respectées par tous et fassent l’objet de consentement général». C’est en ces termes que Miloudi Moukhareq, secrétaire national de l’UMT, exprime les options de son syndicat . Car, dit-t-il, sans vouloir ruiner l’entreprise, les traînailler se doivent d’être protégés contre l’abus de pouvoir et les attitudes de transgressions de loi perpétrées par certains employeurs qui pratiquent la contrebande sociale.
Mais, c’est au Premier ministre, dit-il, de trouver l’équilibre nécessaire aux préoccupations des travailleurs et du Patronat, mais selon les règles de l’art et conformément aux recommandations de l’organisation internationale du travail (OIT)». En revanche, il est hors question, semble-t-il, d’admettre un recul au niveau de l’exercice de la liberté syndicale.

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