Au début du règne de SM le roi Mohammed VI et alors qu’il effectuait ses premières sorties officielles, le souverain avait surpris tout le monde par sa simplicité et sa modestie. À tel point qu’un islamiste radical, très connu dans un quartier de Mohammedia par son extrémisme, a succombé âme et larmes devant l’humilité du roi. Il regardait la télévision quand il a vu le souverain embrasser, sans la moindre gêne, un handicapé mental qui respirait tout sauf la propreté. Il n’a pas pu retenir ses larmes et son émotion pour avouer qu’il est lui-même incapable d’embrasser un homme dégoulinant de bave comme l’a fait le Roi. C’est dire que la même admiration et la même considération ont animé toute la population quand le souverain a célébré son mariage de la même manière que le commun des Marocains. Jamais une fête n’a été aussi suivie à la télévision par les Marocains comme le fut la cérémonie du mariage de S.M. le roi avec la Princesse Lalla Salma. La manière de partager la joie familiale du roi, qu’elle soit mariage, fête du trône ou cérémonie d’allégeance, s’est consolidée avec le tissage d’un lien plus direct du coeur du peuple au coeur du Roi. La pureté et la sincérité des sentiments mutuels entre le trône et le peuple a supplanté la concurrence dans le faste préfabriqué par les autorités locales à la recherche de la bénédiction de leurs supérieurs. Le peuple a démontré, lors du mariage du roi, qu’il n’a pas besoin de festivités ostentatoires pour exprimer sa joie et pérenniser sa communion avec le roi. Un souverain qui a tenu d’ailleurs à ce que cette fête soit familiale et partagée par les Marocains en famille. Raison pour laquelle, la plupart des autorités locales dans les provinces et préfectures du royaume se sont contentées d’organiser des petites réceptions pour fêter l’heureux évènement. Cette règle, dictée par la conduite éclairée et rationnelle du souverain, a mis fin au gaspillage des deniers publics auxquels s’adonnaient avec joie certains agents d’autorité. Fini les mauvaises habitudes, quand, sous prétexte de fête nationale, les Mokaddems, les Chioukhs et les Caïds soutiraient de l’argent aux commerçants sans que personne ne sache où il allait être dépensé.
La nouvelle ère, comme elle a mis fin à plusieurs pratiques impopulaires, a donné une autre leçon d’humilité quant à la manière de fêter un évènement national avec un minimum de frais. Le coeur y est, c’est l’essentiel. Et il est certain que dans l’élan des réformes qu’a engagées SM le Roi, beaucoup de fêtes seront fêtées avec le coeur et non avec le gaspillage d’argent.
La cérémonie d’allégeance, qui est un contrat de fidélité entre le Roi et le peuple, évoluera certainement dans le sens d’un allégement du protocole qui sied à la philosophie de S.M. Mohammed VI. Une philosophie basée sur le respect même de ce contrat d’allégeance et qui fait que le souverain aime son peuple et que ce dernier lui rend la pareille avec ferveur. Dans un esprit de respect, d’estime et de fête familiale.