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L’excellente coopération entre la DST et la DGED déstabilise les projets d’Al Qaïda

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Al Qaïda guette le Maroc. Le démantèlement récemment par les services de lutte antiterroriste d’un réseau terroriste international lié à Al Qaïda a ressuscité les inquiétudes à propos du danger que représente cette organisation terroriste pour le Royaume. Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur, le réseau composé de 24 membres «s’apprêtait à commettre des assassinats et des actes de sabotage à l’intérieur du pays, notamment à l’encontre des services de sécurité et d’intérêts étrangers au Maroc». Les membres de ce réseau possédaient un pistolet et des munitions dont ils se sont emparés après avoir agressé un agent de police à Casablanca, ainsi que des armes blanches. Le réseau démantelé «recrutait des activistes marocains pour les envoyer à des foyers de tension, particulièrement en Afghanistan, en Irak, en Somalie et à la zone sahélo-saharienne». Selon l’AFP, qui cite une source judiciaire, les 24 membres du réseau ont été arrêtés vers la mi-avril dans les villes de Casablanca, Berrechid et Kénitra. Selon la même source, ils étaient dirigés au Maroc par un Marocain appelé Youssef Toubaie. Par ailleurs, un ressortissant français répondant au nom d’Ahmed Sahnouni fait l’objet d’un avis de recherche par les services de sécurité, selon l’AFP. Selon le sociologue Mohamed Darif, le démantèlement du réseau terroriste d’Al Qaïda montre l’efficacité de la coopération entre la Direction de surveillence du territoire (DST) et la Direction générale des Etudes et de la Documentation (DGED). «Aujourd’hui, on assiste à une coopération très étroite entre la DST et la DGED. Au moment où la DST s’active sur le plan interne, la stratégie de la DGED consiste à suivre le parcours d’activité des membres d’Al Qaïda pour contrecarrer toute infiltration dans le territoire national». M. Darif affirme, dans ce sens, que «l’approche marocaine en matière de lutte contre Al Qaïda table sur la collecte massive des données et des informations, étant donné que la guerre contre Al Qaïda est devenue une guerre de renseignement. La stratégie de la guerre classique reste inefficace. La stratégie de la guerre des services de renseignement est également indispensable car le terrorisme n’a pas de frontières» (Voir entretien ci-joint). Le réseau terroriste démantelé vient s’ajouter à un nombre non-négligeable de cellules terroristes liées à Al Qaïda démantelées depuis les attentats terroristes du 16 mai 2003 à Casablanca. Ainsi, les observateurs affirment que le spectre du terrorisme de l’organisation Al Qaïda plane toujours sur le Maroc. «Le démantèlement récemment d’une cellule d’Al Qaïda montre que les activités de cette organisation se développent au Maroc. Depuis un certain temps, l’organisation Al Qaïda constitue un danger réel pour le Maroc. Al Qaïda ne vise pas uniquement le Maroc, mais l’ensemble de la région de l’Afrique du nord. Cette organisation diversifie ses méthodes d’attraction. Certains croyaient, à tord, que certaines cellules terroristes qui s’activaient au Maroc n’étaient pas liées directement à Al Qaïda. Aujourd’hui, il a été prouvé que ces cellules sont liées par des liens solides au groupe terroriste», explique à ALM, l’islamologue Said Elakhal. «Seule une approche sécuritaire ferme est en mesure de mettre fin au danger d’Al Qaïda. La politique du dialogue a montré ses limites sur tous les plans, en Algérie, en Arabie Saoudite et dans d’autres Etats. Le Maroc qui a entamé récemment un dialogue avec les détenus de la Salafiya Jihadiya est appelé à tirer les leçons des cas des cellules démantelées dernièrement», ajoute-t-il. Pour sa part, Said Jafri, professeur universitaire, estime que le danger que représente Al Qaïda pour le Maroc est relativement sous contrôle. «Certes, le terrorisme d’Al Qaïda est un phénomène mondial. Ainsi, le Maroc ne peut nullement être totalement à l’abri de ce danger. Toutefois, le Maroc a su faire face à ce problème grâce à deux éléments essentiels, l’efficacité et la réactivité des services de sécurité marocains et la coopération internationale. Ce sont ces deux éléments qui expliquent la force du Maroc en matière de lutte contre Al Qaïda. En réalité, c’est la coordination internationale qui a rendu possible le démantèlement récemment du réseau terroriste lié à Al Qaïda. C’est pour cela que nous pouvons dire que le danger que représente Al Qaïda pour le Maroc est relativement sous contrôle», précise-t-il. «Vu la spécificité politique, sociale, religieuse et historique du Maroc, le Royaume ne constitue pas une terre fertile pour le recrutement des potentiels combattants d’Al Qaïda contrairement, par exemple, au Yémen et au Soudan», ajoute M. Jafri, appelant les autorités publiques et toutes les composantes de la société civile à se mobiliser pour renforcer l’immunité du Maroc contre le terrorisme.


Les attaques de l’AQMI augmentent de plus de 550% depuis 2001

Depuis les attentats terroristes du 11 septembre 2001, les attentats terroristes perpétrés par l’organisation Al Qaïda au Maghreb islamique (ADMI) ont connu une augmentation «vertigineuse» de plus de 550%, dans une zone géographique allant de l’Algérie au Mali, en passant par la Mauritanie et le Niger. C’est ce que révèle un récent rapport du Centre international des études sur le terrorisme relevant de l’Institut de recherche américain Potomac. Pas moins de 1.500 personnes y ont trouvé la mort, alors que 600 autres ont été blessées, selon la même source. Rien que pour l’année 2009, l’AQMI a mené quelque 204 attaques, souligne le rapport.

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