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L’homme qui défend les droits de la femme

Aujourd’hui le Maroc : D’où vous vient votre intérêt pour la promotion de la femme ?
Mohamed Saïd Saâdi : Il y a deux raisons fondamentales à cela. L’une d’ordre personnel : j’ai vécu le problème de la femme à travers les souffrances de ma mère. Mon père étant bigame. Et puis, dans le cadre du parti, nous avons appris à fêter le 8 mars. Le PPS était le seul parti qui célébrait la fête de la femme dans les années 70. Les valeurs du socialisme sont des valeurs égalitaires, favorables à l’émancipation de la femme. On ne peut pas être un vrai socialiste si l’on n’est pas un partisan des droits de la femme. Il y a aussi l’engagement du gouvernement. Dans le programme de la politique générale présenté par M. Abderhmane Youssfi, il y avait un engagement très fort en faveur de la promotion de la femme. J’avais la responsabilité de décliner cet engagement en mesures concrètes.
Si vous êtes élu, vous allez vous vous retrouver en face d’une petite représentativité de la femme…
Je vais vous faire une confidence. Si je suis élu et que je retrouve 30 femmes avec moi au Parlement, je considérerais cela comme une victoire personnelle. Cela veut dire que le Plan d’action pour l’intégration de la femme n’est pas resté lettre morte. Nous avons milité pour qu’il y ait une visibilité de la femme dans le milieu politique.
Et le fait de passer de 2 à au moins 30 constitue un saut qualitatif très important. Mais les femmes qui seront élues devront réussir cette expérience.
On va les attendre au tournant. Il faut que leur sérieux et leur travail nous permettent d’avancer encore plus dans la législature qui va suivre. Je pense notamment au cas de l’Egypte où l’on avait décidé, en 1979, d’ouvrir le Parlement à un nombre important de femmes. Mais malheureusement, l’expérience n’a pas été concluante.
Comptez-vous sur des électrices en votre faveur pour siéger au Parlement ?
Je ne vais pas décliner ma stratégie électorale, mais en même temps, je vais me servir de tous les avantages compétitifs dont je dispose par rapport aux autres concurrents. Parmi ces avantages, je citerai ma position sur les droits de la femme en premier lieu.
Vous avez choisi de vous présenter à Casa-Anfa, pourquoi ?
Pour une première raison évidente : j’y habite. Et la deuxième raison, très importante à mes yeux, a trait à la nature de l’électorat résidant dans cette préfecture. Il est suffisamment évolué pour réagir de manière positive à mes idées, à mon programme et au projet de société que j’ai défendu, notamment à travers la promotion de la femme.
Comment feriez-vous pour convaincre les électeurs ?
Je ne ferai pas de promesses. Je m’engage sur un certain nombre de valeurs : honnêteté, dévouement, proximité dans le travail politique, disponibilité, sérieux. Ce sont des valeurs nobles et je considère qu’elles sont nécessaires dans la vie politique. Bien sûr je vais également présenter un programme et le défendre. Par exemple, pour la promotion de la femme, je pense que le plan d’action reste valable. Et je vais relancer toutes les mesures que nous avons proposées et qui n’ont malheureusement pas été mises en pratique.
Mais votre programme repose aussi sur des propositions concrètes…
Notre programme électoral est centré sur l’homme en tant que ressource de tout développement. Nous estimons que pour arriver à assurer le développement du Maroc, il est important d’adopter une démarche combinant de manière créatrice les mécanismes de marché et le rôle de l’Etat, l’action collective et les initiatives privées. Nous estimons qu’il est important que l’Etat continue de jouer un rôle moteur dans le développement économique. Tout en facilitant effectivement l’exercice économique pour l’initiative privée. D’où l’importance des grands chantiers pour promouvoir l’investissement et créer le maximum d’emplois. Nous avons besoin d’une croissance régulière de 6% sur une dizaine d’années. Mais d’une croissance créatrice d’emplois.
Nous estimons qu’il est important de promouvoir le champ de l’économie sociale pour optimiser le travail effectué par la société civile et les associations.

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