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Libye : Le Maroc reconnaît le Conseil national de transition libyen

«Le Royaume du Maroc confirme aujourd’hui sa reconnaissance du Conseil national de transition en tant que représentant unique et légitime du peuple libyen et porteur de ses aspirations à un avenir meilleur fondé sur l’équité, la justice, la démocratie et l’Etat de droit», a affirmé le ministre des affaires étrangères et de la coopération, Taïeb Fassi Fihri, lundi 21 août, dans une déclaration au nom du gouvernement marocain, diffusée par les chaînes de télévision «Al Oula» et «2M». M. Fassi Fihri a, dans ce sens, ajouté que sur Hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI, il devait se rendre, mardi 22 août, à Benghazi porteur d’un message du Souverain au président du CNT libyen, qui «s’inscrit dans le cadre de la détermination du Maroc à fournir le soutien total au peuple libyen frère dans cette conjoncture décisive, importante et historique». Il a également exprimé le souhait du Royaume, à la lumière des changements importants survenus en Libye après le contrôle de la majorité des régions de Tripoli, de voir s’amorcer une transition rapide et responsable du pouvoir loin de la vengeance et de règlements de comptes, dans le but de concrétiser la justice, dévoiler la vérité et déterminer les responsabilités, conformément aux normes internationales dans ce domaine.
«Le Maroc espère, en outre, que des actions concrètes seront rapidement engagées par le CNT, avec le soutien et la mobilisation de la communauté internationale, afin de préserver l’unité et l’intégrité territoriale de la Libye, de garantir la réconciliation entre les différentes composantes de la société libyenne, d’assurer la sécurité et la stabilité du pays, et de permettre sa reconstruction», a souligné M. Fassi Fihri. Le Royaume souhaite également que le CNT œuvre pour satisfaire les attentes légitimes exprimées par le peuple libyen, notamment l’élaboration d’une Constitution démocratique, l’organisation d’élections transparentes et la mise en place d’institutions fortes, a-t-il dit. Rappelons que le régime libyen qui préparait la célébration du 42ème anniversaire de son accession au pouvoir, «autant d’années d’absence de pluralisme, de représentativité et de capacité d’écoute, s’apprêtait à massacrer une population qu’il ne comprenait plus», a souligné M. Fassi Fihri. Depuis le début des événements en Libye, en février dernier, le Maroc a accompagné de manière active et responsable l’évolution de la situation dans ce pays. Le Maroc «s’est mobilisé, au sein de la Ligue arabe et de l’Organisation de la Conférence islamique, ce qui a conduit, comme on s’en souvient, à la décision inédite et historique de la Ligue arabe de suspendre l’activité de la Libye à l’organisation panarabe», a noté M. Fassi Fihri, précisant que ces efforts ont contribué à l’adoption de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, au titre du chapitre 7 de la Charte des Nations Unies, établissant une no-fly zone au-dessus de la Libye et visant à protéger les civils, à éviter un massacre annoncé et à accentuer la pression sur le régime libyen pour l’amener à dialoguer avec les représentants de la population.
Le Maroc s’est employé à appliquer, de manière stricte et active, les dispositions des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité, dans toutes leurs dimensions, a-t-il ajouté, signalant qu’en application de ces résolutions, Rabat a soumis au Comité des sanctions un Rapport national portant sur toutes les mesures prises par le Royaume pour la mise en œuvre du régime des sanctions, notamment l’embargo sur les armes, l’interdiction de l’accès au territoire marocain, le gel des avoirs.
Le Maroc a dès lors inscrit ses efforts dans le cadre de ceux déployés par la Communauté internationale afin de trouver une solution à la crise libyenne, a fait remarquer M. Fassi Fihri, expliquant que le Royaume a activement participé aux travaux du Groupe de contact sur la Libye, groupe informel réunissant des pays arabes et occidentaux, ainsi que des organisations internationales, dont l’ONU et l’OTAN et qui a servi de cadre de concertation politique et de coordination humanitaire tout au long de la crise libyenne. Le Maroc a également pris part à l’ensemble des réunions de ce Groupe : celles de Paris et de Londres en mars, celle de Doha en avril, celle d’Abu Dhabi en juin et celle d’Istanbul en juillet, où l’ensemble des participants ont reconnu le CNT comme représentant unique et légitime du peuple libyen. Le Maroc a, en outre, entretenu des contacts directs, publics et officiels avec le CNT, que ce soit au niveau bilatéral, et notamment à Rabat en avril dernier, ou dans le cadre des réunions du Groupe de contact, a souligné M. Fassi Fihri, ajoutant que ces rencontres ont été autant d’occasions d’exprimer la solidarité du Royaume avec le peuple libyen dans sa lutte, mais aussi d’encourager le CNT à élargir sa représentativité régionale, politique et tribale. De même, elles ont permis d’appeler le CNT à s’engager dans un dialogue ouvert et inclusif, et à mettre en œuvre sa «Charte de la démocratie et des libertés», a-t-il poursuivi.
Le Maroc a aussi maintenu son consulat à Benghazi ouvert et nommé un nouveau consul général au mois de juin, en tant que point de contact, afin de renforcer et d’intensifier son dialogue et sa coordination avec le CNT, a-t-il dit. Dans le domaine humanitaire, le Maroc a envoyé, en mars et en juin, sur Hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI, des aides urgentes aux réfugiés à la frontière tuniso-libyenne.


 Mouammar Kadhafi, toujours à Tripoli
Le président russe de la Fédération internationale des échecs (Fide), Kirsan Ilioumjinov, a déclaré, mardi 22 août, que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi lui avait dit qu’il se trouvait à Tripoli et n’avait pas l’intention de quitter la Libye.
«Je suis vivant et en bonne santé. Je me trouve à Tripoli et je n’ai pas l’intention de quitter la Libye», a déclaré par téléphone Mouammar Kadhafi, selon des propos de M. Ilioumjinov cités par l’agence Interfax.Par ailleurs, deux membres importants de l’armée libyenne ont fait défection ainsi qu’un parent proche de Mouammar Kadhafi, a affirmé, mardi, le ministre italien des affaires étrangères, Franco Frattini, dans un entretien à la chaîne d’informations italienne Sky TG24. Les rebelles ont lancé un nouvel assaut, mardi, contre le complexe résidentiel de Mouammar Kadhafi à Tripoli, trois jours après le début de leur offensive contre la capitale où se trouve toujours le dirigeant libyen, l’un de ses fils Seif al-Islam. Après l’offensive lancée samedi soir par les rebelles contre Tripoli, bastion du régime, et la prise de contrôle de plusieurs quartiers et de la télévision d’Etat, la rébellion a proclamé que l’ère Kadhafi était terminée et la communauté internationale a estimé que son régime touchait à sa fin. «Le colonel Kadhafi est encerclé dans sa forteresse» et ses forces ne contrô_lent plus que «8-10% de la capitale», a également indiqué M. Frattini, pour lequel la Cour pénale internationale «est la première juridiction compétente» pour juger le dirigeant libyen. «Le premier devoir de la communauté internationale sera d’aider la nouvelle Libye à créer de nouvelles institutions», a-t-il ajouté.

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