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Libye : L’intervention du Maroc est purement humanitaire

Fidèle à ses engagements internationaux, le Maroc apporte son soutien au peuple libyen. Le Royaume contribue activement à la mise en œuvre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité sur la Libye instaurant un régime d’exclusion aérienne afin de protéger les civils contre les attaques systématiques des forces pro-Kadhafi. Toutefois, à la différence du Qatar et des Emirats Arabes Unis, le Maroc ne prendra pas part aux attaques militaires. C’est ce qu’a affirmé, mardi 29 mars, à Londres, Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères de la Coopération. Dans une déclaration à la presse, en marge des travaux de la première réunion du groupe de contact sur la Libye, le chef de la diplomatie marocaine a affirmé que la contribution du Maroc à la mise en œuvre de la résolution 1973 se focalisera exclusivement sur les opérations à caractère strictement humanitaire ainsi que sur la réussite du processus de transition démocratique. «La position et l’attitude dynamique du Royaume ont été constamment guidées par les liens de fraternité profonde, la tradition de solidarité forte et le sentiment d’appartenance maghrébine qui unissent les peuples libyen et marocain», a souligné M. Fassi Fihri. Le ministre a, également, affirmé que le Maroc refuse toute occupation étrangère de la Libye. «Cette préoccupation humanitaire constante n’a d’égal que le souci permanent du Maroc de préserver l’intégrité territoriale et l’unité nationale de la Libye et de s’opposer fermement à toute présence étrangère illégale ou occupation étrangère de ce pays maghrébin frère», a déclaré le ministre. Dans ce contexte, le Royaume a choisi de poursuivre, en coordination avec d’autres pays arabes et musulmans frères, la mise en œuvre de la dimension humanitaire et de l’aide apportée aux populations libyennes civiles victimes des violences, ainsi qu’aux communautés étrangères présentes en Libye, conformément à l’esprit de solidarité arabe et aux valeurs musulmanes d’empathie et de compassion, a indiqué le ministre. En plus du fait que le Maroc a choisi de ne pas intervenir militairement en Libye, le Maroc n’a pas reconnu le Conseil national transitoire, organe des forces de l’opposition libyennes. «Le Maroc ne pouvait pas rester indifférent face au drame humanitaire que vit le peuple libyen. Il a choisi d’être du côté de ce peuple en apportant une aide humanitaire nécessaire. L’intervention militaire voudrait dire prendre position au profit d’un camp contre l’autre. Le Maroc a choisi, en ce moment, d’apporter une aide humanitaire nécessaire dont les civils libyens ont besoin. Sinon, ce sont les Libyens qui doivent décider de leur avenir», précise Mohamed Benhamou, président du Centre marocain des études stratégiques (CMES), dans une déclaration à ALM. «La Libye se trouve actuellement dans une situation chaotique marquée par un drame humanitaire. La primauté aujourd’hui n’est pas de reconnaître ce conseil transitoire, ni d’appuyer l’opposition ni de mentionner, s’il le faut, l’illégitimité des actes commis par les forces pro-Kadhafi. Il y a actuellement un besoin urgent d’apporter des aides humanitaires», ajoute-t-il, précisant que «pour le Maroc, le fait d’apporter des aides humanitaires est un choix de la raison et un choix du cœur». Toujours dans le cadre de son intervention à Londres, M. Fassi Fihri a mis en oeuvre des propositions du Maroc pour atteindre une sortie de crise rapide en Libye. «Le Maroc ne cesse d’insister sur l’importance du lancement, en parallèle aux autres actions entreprises, d’un véritable processus politique, fondé sur un dialogue inclusif, ouvert à toutes les expressions politiques et sociales en Libye pour que le peuple libyen frère puisse se prendre en charge dans un cadre démocratique». Ceci dit, il convient de noter que cette conférence de Londres, à laquelle a participé le Maroc, a débouché, selon le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, sur la création d’un organe de «gouvernance politique» de l’intervention militaire en Libye qui décidera d’un éventuel cessez-le-feu et accompagnera les Libyens vers la transition.


 L’opération de rapatriement des Marocains de Libye se poursuit
Un avion de la RAM, un Boeing 747, a quitté, mardi soir 29 mars, l’aéroport de Djerba à destination de Casablanca avec à son bord 515 Marocains ayant fui la Libye. Ce groupe est arrivé au point de passage frontalier Ras-Jdir à bord d’autocars en provenance de plusieurs villes de l’ouest libyen avant d’être conduit à l’aéroport de Djerba à la suite de la dégradation de la situation sécuritaire en Libye. Contacté par la MAP, le secrétaire général du ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l’étranger, Mohamed Bernoussi, qui conduit une délégation marocaine se trouvant au poste frontalier de Ras-Jdir, chargée d’accueillir et de rapatrier les ressortissants marocains quittant la Libye, a indiqué que les membres de la délégation ont veillé à assurer l’hébergement à près de 640 ressortissants marocains dans les camps des réfugiés avant de les conduire à l’aéroport de Djerba.

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