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L’Institut Pasteur dément la pratique de tests de sérums antiscorpioniques brésiliens sur des Marocains

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«Il n’y a jamais eu de tests d’un sérum antiscorpionique en provenance du Brésil sur les habitants de Kalâat Sraghna. Ceci est une pure invention ! », lance à ALM, Mohamed Hassar, directeur de l’Institut Pasteur, à Casablanca. M. Hassar dément ainsi les informations relayées par certains médias au sujet de tests de  2000 sérums contre les piqûres de scorpions, faisant ainsi des habitants de cette région des cobayes pour tester ce nouveau produit. 
Par contre, M. Hassar assure que l’Institut Pasteur est actuellement en train de produire un sérum contre les piqûres de scorpions en étroite collaboration avec l’Institut brésilien Butantan, basé à Sao Paolo.
«Il y a une collaboration fructueuse entre le Maroc et le Brésil qui est d’ailleurs encouragé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour essayer de trouver des produits modernes , efficaces et abordables», explique Pr Hassar, avant d’ajouter qu’«aucune demande d’essai de ce sérum n’a été déposée auprès du ministère de la Santé».
Cela fait deux ans et demi que l’Institut Pasteur et l’Institut brésilien Butantan travaillent ensemble pour le développement d’un sérum antiscorpionique.
Le directeur de l’Institut Pasteur met l’accent aussi sur le fait que la fermeture de l’unité de production de sérum ne date pas d’aujourd’hui. Pour lui, «cette unité a été fermée pour la simple raison que les appareils ne répondent plus aux normes internationales».
«Il est inconcevable et inhumain de produire des sérums avec des machines rouillées. Pour procéder au renouvellement de cette unité de production, il nous faut pas moins de 10 millions d’euros. Une somme dont l’Institut ne dispose pas. Nous n’avons pas les moyens d’investir dans une unité de production qui répond aux normes GMP (Good Manufacturing Practices-Bonnes pratiques de fabrication)», indique le directeur de l’Institut Pasteur.
Cette norme globale de qualité inclut, entre autres, les exigences relatives aux matières premières et à l’analyse des produits, l’archivage et le pistage des produits, l’hygiène des locaux de fabrication. «Par conséquent, le plus simple reste pour l’instant d’importer les produits nécessaire», précise-t-il. Pour rappel, les piqûres de scorpion représentent un véritable problème au Maroc du fait de leur fréquence et de la mortalité qui en découle surtout chez les enfants. Chaque année, plus de 30.000 cas de piqûres de scorpion sont répertoriés par le Centre national anti-poison et de pharmacovigilance (CAPM), dont 100 décès surviennent de manière brutale chez les enfants de moins de 15 ans, ce qui engendre des conséquences désastreuses sur la structure familiale. Tous les systèmes de l›organisme peuvent être touchés par l’envenimation scorpionique, mais un choc circulatoire et un œdème pulmonaire sont les causes habituelles de décès , qui peut survenir entre 30 minutes et 30 heures après la piqûre. La région de Kalâat Sraghna est l’une des zones les plus touchées par les piqûres de scorpions. En cas d’accord du ministère de la Santé, Kalâat Sraghna paraît ainsi la région idoine pour tester l’effet d’un tel sérum. Le directeur de l’Institut Pasteur rappelle que pour sauver une vie, il faut injecter le sérum antiscorpionique dans la demi-heure qui suit la piqûre. 

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