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L’Istiqlal affûte ses armes

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« Les élections communales connaîtront un raz-de-marée pour le parti de l’Istiqlal (PI) ». Ce pronostic est celui d’Abbas El Fassi, secrétaire général du PI. Le parti de l’Istiqlal s’est engagé dans les préparatifs des prochaines élections communales depuis plusieurs semaines déjà. Le programme électoral, le choix des candidats ainsi que les grandes orientations du parti sont le résultat d’un long processus politique. Sans revenir aux origines de l’Istiqlal, principalement à la guerre de libération et à l’indépendance, Ahmed Khalil Boucetta, membre du comité exécutif, rappelle toutefois que l’avènement de SM Mohammed VI et la proclamation du nouveau concept de l’autorité ont été un tournant pour le Maroc. Le ministère de l’Intérieur n’allait plus jouer le même rôle qu’il y a des années, surtout lors des élections. Les législatives de septembre 2002 vont connaître l’instauration d’un nouveau système électoral, le scrutin de liste. Le parti de l’Istiqlal a réussi à récolter cinquante-trois sièges au Parlement. Boucetta estime que « c’est une justice rendue » après des années de manipulations. Le dernier congrès du parti, le treizième du genre, est également une étape importante dans la vie de l’Istiqlal. Contrairement à d’autres formations politiques, le parti d’Abbas El Fassi n’a connu aucune scission, ni aucune crise interne grave. Organisé en février 2003, le Congrès de l’Istiqlal a permis la réélection du secrétaire général et l’injection d’un sang nouveau dans les instances dirigeantes. Ainsi, 30% du comité exécutif est maintenant composé de nouveaux membres, tous des jeunes. C’est le cas de Khalil Boucetta mais aussi de Nizar Baraka, Abdellah Bakkali et Hassan Abdelkhalek. « Le Souverain Mohammed VI a lui-même envoyé une lettre au secrétaire général de l’Istiqlal dans laquelle il le félicite de la réussite du congrès et qualifie l’Istiqlal de parti leader », souligne Khalil Boucetta. Les attentats meurtriers du 16 mai à Casablanca ont également hissé l’Istiqlal au rang de parti modéré « qui a d’ailleurs toujours mis en garde contre la confrontation entre islamistes et progressistes », poursuit Boucetta fils. En fait, l’Istiqlal tire sa force de cette ouverture sur pratiquement tous les courants de pensée, de la gauche comme de la droite. Cette variété fait de l’Istiqlal un parti inclassable. Et ce n’est pas forcément un inconvénient. Les élections des chambres professionnelles l’ont prouvé, puisque l’Istiqlal a récolté le plus grand nombre de sièges. En effet, la mobilisation bat son plein à l’Istiqlal. Khalil Boucetta se présente à Marrakech en deuxième de liste après Moulay M’hamed El Khalifa (ministre de l’Artisanat et de l’Economie sociale). Il est également coordinateur de la région Sous-Massa-Draâ. C’est le cas également d’El Khalifa qui se charge de Tensift, Nizar Baraka est à Tadla-Azilal, Latifa Bennani Smires dans les provinces du Sud, Abdellah Bakkali dans le Gharb-Chrarda, Taoufiq H’jira (ministre de l’Habitat) se charge avec Hassan Abdelkhalek de la coordination de la région de l’Oriental et Abdelouhed El Fassi (fils d’Allal El Fassi et ancien ministre de la Santé) est coordinateur de la région de Casablanca. En plus de M’hamed El Khalifa à Marrakech, d’autres ministres comptent se présenter aux élections. C’est le cas de Abdelkabir Zahoud (secrétaire d’Etat à l’Eau) à Oued Zem, Yasmina Badou à Anfa (Casablanca) et Abdelkrim Ghellab Sebata (Casablanca). Le rôle de ces coordinateurs est important dans le processus de choix des candidats. En fait, « trois critères sont pris en considération dans cette opération et les inspecteurs sont chargés de veiller à leur respect », précise Boucetta. Tout d’abord, la compétence du candidat car il sera appelé à gérer les affaires d’une commune. Ensuite, l’intégrité est un élément essentiel car l’élu aura la responsabilité de l’argent du peuple, des citoyens qui ont voté. La popularité est enfin le dernier critère. En d’autres termes, la priorité est donnée à celui qui a le plus de chance d’être élu. « Le parti est resté ouvert à toutes les composantes de la société et pas seulement aux militants de l’Istiqlal », affirme Boucetta. Ce sont les sections locales qui choisissent, dans les règles de l’art, les candidats. En cas de litige, les coordinateurs locaux et régionaux tranchent. Pour ce qui est des six villes, où l’unicité de la ville sera appliquée, le comité exécutif se réserve le droit de donner son avis, en dernier ressort. C’est ce soir à minuit que les inscriptions des candidatures prendront fin. Déjà, Boucetta peut affirmer que le parti couvrira la totalité des villes de plus de 25.000 habitants, où le scrutin de liste sera appliqué. Pour les autres circonscriptions (scrutin uninominal) l’Istiqlal essaiera d’en couvrir le maximum.

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