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L’Istiqlal et la Koutla sont les premiers sur la liste : Avec qui choisira-t-il de gouverner ?

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Finalement, ce n’est ni un parti de l’Alliance pour la démocratie (G8), ni un parti de la Koutla démocratique qui a remporté les élections législatives, mais le Parti de la justice et du développement (PJD). Un parti qui a choisi de ne conclure d’alliance politique qu’après les élections du 25 novembre. Chose qui laisse aujourd’hui la porte ouverte à tous les scénarios. Certes, le parti islamiste avait fait les yeux doux à l’Istiqlal, l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS), mais il affirme actuellement qu’il n’exclut personne à l’exception du Parti authenticité et modernité (PAM). Ainsi, à quoi ressemblera le prochain gouvernement ? Qui parmi les partis sera dans le gouvernement et qui siégera du côté de l’opposition au Parlement? En fait, il ne faut pas s’attendre à des surprises pour ce qui est de la formation de la prochaine équipe gouvernementale. Bien que les acteurs politiques, avant l’annonce des résultats finaux du scrutin, se contentent de déclarations prudentes au sujet de leur positionnement dans la carte politique, les tendances générales se dessinent déjà au niveau des coulisses et commencent peu à peu à se clarifier. Du côté des vainqueurs, le PJD se déclare désormais favorable à une alliance avec les partis de la Koutla et hostile à tout rapprochement avec le PAM. Le PJD ayant tenu, samedi 26 novembre, la première réunion de son secrétariat général après le scrutin, annonce qu’il n’hésitera pas à entamer des discussions avec d’autres partenaires. «Pour ce qui est des alliances, nous attendons toujours l’annonce des résultats finaux pour avoir une vision complète. Nous restons ouverts sur tous les partis. La seule réserve qu’on a c’est par rapport au PAM qui nous a porté préjudice dans le passé», affirme Abdellah Baha, secrétaire général adjoint du PJD. «En principe, la Koutla est l’alliance qui est la plus proche du PJD. Mais, nous ne faisons pas partie de ce bloc. Nous n’avons aucun engagement envers lui. De ce fait, rien n’est encore officiel. Aussi, il y aura certainement des discussions avec d’autres partis», ajoute-t-il. A noter qu’en s’alliant avec la Koutla, le PJD pourra facilement former une majorité au Parlement qui dépasserait de loin le seuil de 51%, à savoir 198 sièges. Pour lui, le recours à d’autres partis, qui reste probable, n’aurait pour objectif que de renforcer cette majorité. Du côté de l’Istiqlal, la question des alliances a amplement été abordée. Lors d’une réunion du comité exécutif de l’Istiqlal tenue au lendemain du scrutin, le parti dirigé par le chef de gouvernement sortant Abbas El Fassi a décidé d’exclure toute alliance avec le Rassemblement national des indépendants (RNI) et le PAM. «Nous refusons catégoriquement de participer à un gouvernement dans lequel le RNI et le PAM sont représentés. Nous ne pouvons plus travailler avec ces partis en raison de la divergence des référentiels et des visions et à cause de certains agissements malhonnêtes constatés lors du scrutin», indique Abdelkader El Kihel, membre du comité exécutif du PI. Ce membre de l’Istiqlal affirme que son parti, qui est prêt à participer au gouvernement ou à rejoindre l’opposition, accorde la priorité à la Koutla démocratique. L’Istiqlal qui affirme jusqu’à dimanche matin n’avoir entrepris ni reçu aucun contact de la part du vainqueur des élections met comme conditions à sa participation au prochain gouvernement le niveau de participation, la nature des alliés et la méthode de travail et le seuil minimum du programme commun. Pour sa part, l’USFP se contente de déclarations prudentes refusant de déterminer clairement son positionnement par rapport aux composantes du G8 ni de tracer ses lignes rouges à l’image du PJD et de l’Istiqlal. «Les membres du bureau politique ne se sont pas encore réunis, donc on n’a pas encore fixé notre positionnement. Ce n’est qu’en début de cette semaine et après l’annonce des résultats définitifs que nous allons nous réunir pour prendre des décisions à propos des alliances», indique Hassan Tarek, membre du bureau politique de l’USFP. Pour sa part, la Koutla démocratique ayant tenu, samedi dernier, sa première réunion après le scrutin du 25 novembre, n’a pas encore pris de position claire et préfère tempérer, du moins jusqu’à l’annonce des résultats définitifs. «A vrai dire, il n’y a pas eu de réunion. C’est uniquement un échange d’impressions. Il n’y a pas de décision ni rien du tout», souligne Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS. Pour ce qui est du G8, le PAM dirigé par Mohamed Cheikh Biadillah a été le premier à sortir de sa réserve pour annoncer qu’il rejette toute alliance avec l’Istiqlal et le PJD et a opté pour l’opposition dans le cadre de la prochaine étape. «Nous avons dit dès le départ que la scène politique au Maroc doit être clarifiée, qu’il existe aujourd’hui deux pôles. L’un opte pour le projet démocratique et l’autre, plutôt conservateur, adopte la position contraire. C’est dans ce cadre que doivent s’inscrire les alliances», précise Samir Aboulkacem, membre du bureau national du PAM. «Soit on est pour la démocratisation du pays, soit pour la régression. Nous avions dit il y a un certain temps que si le parti qui arrive en tête opte pour le projet démocratique nous ne pouvons qu’être de son côté. Or, ce que nous avons aujourd’hui ce sont deux partis conservateurs qui sont arrivés en tête, à savoir le parti de l’Istiqlal et le PJD», indique-t-il. Et d’ajouter que «mais cela ne veut pas dire que nous allons rester les bras croisés. La nouvelle Constitution accorde une place importante à l’opposition et nous allons participer à la gestion des affaires publiques à travers ce positionnement».

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