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L’Istiqlal monte la pression sur Jettou

© D.R

Le Premier ministre Driss jettou a convié les chefs des partis de la majorité à une réunion, prévue hier mercredi à 19 heures.
En somme, après avoir brandi  la menace de paralyser l’action parlementaire et gouvernementale, l’Union de la Mouvance populaire (UMP) espère aujourd’hui laisser le moins de plumes possible dans cette bataille perdue d’avance. Voilà à quoi en est réduite l’UMP et plus personne ne se risquera désormais de prendre les Harakis au sérieux. En outre, le rapprochement entre l’Istiqlal et l’Union socialiste des forces populaires (USFP) est sérieusement menacé. Le parti socialiste, et à sa tête Mohamed Elyazghi, n’a cessé de répéter, à qui veut l’entendre, que le rapprochement avec l’Istiqlal est un choix stratégique. La réponse du parti de l’Istiqlal (P.I) a été rapide et claire. En présentant Abdelahamid Aouad contre Abdelouahed Radi, c’est toute la stratégie USFPéiste qui se trouve aujourd’hui chamboulée. A quelques semaines du 7ème Congrès, les militants socialistes, et ce quel que soit le résultat de l’élection de vendredi, tiendront peut-être à prendre leur distance avec le parti d’Abbas El Fassi. En attendant, ce dernier a deux choix possibles. D’une part, présenter M. Aouad au premier tour et se désister si M. Radi obtient le plus grand nombre de voix.
Et d’autre part, "aller jusqu’au bout" même si M. Aouad vient en deuxième position.
"Dans les deux cas, l’Istiqlal sort perdant", assure Moulay M’hamed El Khalifa, ancien ministre de la Fonction publique et député de Marrakech. Il estime que le fait de retirer son candidat en cours de route ou persister dans une bataille perdue d’avance sera néfaste pour le parti.
Et pour cause, le candidat de l’USFP a, d’ores et déjà, le soutien du Rassemblemnt national des indépendants (RNI), de l’Alliance socialiste et du Front des forces démocratiques (FFD). Ahmed Osman et trois autres membres du RNI ont tenu, mercredi matin, une réunion avec Mohamed Elyazghi, Abdelouahed Radi et Fathallah Oualalou. M. Osman aurait promis, après consultation du bureau exécutif du RNI, de soutenir la candidature de M.Radi. Une position qui, selon certains, est légitime car l’Istiqlal n’a nullement contacté le RNI pour une éventuelle concertation lors de cette élection. Si M. Radi compte théoriquement plus de 115 voix sur 325, sa victoire n’est pas assurée. Des rebondissements de dernière minute risquent de surgir à cause du phénomène de l’absentéisme et des députés indisciplinés qui ne suivent pas les consignes de leur parti. Depuis l’annonce de la décision du Comité exécutif du Parti de l’Istiqlal de présenter un candidat, les spéculations, les rumeurs et les contacts entre les différentes formations vont bon train. Ce que tout le monde considérait comme du bluff politique, s’est finalement avéré bel et bien sérieux: l’Istiqlal a présenté Abdelhamid Aouad à la succession de Abdelouahed Radi. L’information est tombée comme un couperet.
Les calculs des uns et des autres s’en trouvent totalement perturbés. Réunis, mardi soir, dans un hôtel de Rabat, les membres du groupe haraki n’ont toujours pas réussi à se mettre d’accord sur le nom d’un seul candidat. La candidature de Driss Sentissi, député-maire de Salé, n’a pas séduit beaucoup de monde. Quant à Hassan Maâouni, ancien ministre et député de Beni Mellal, il a eu du mal à s’imposer. L’idée d’une candidature féminine, notamment celle de Gajmoula Bent Ebbi, a été catégoriquement et sans aucune explication rejetée par le ministre Mohand Laenser, patron du MP. Pour ce qui est de Massaoud Mansouri, député de Khémisset, il a préféré mettre ses ambitions sous l’éteignoir pour éviter toute confrontation avec Mahjoubi Ahardane.
Selon Bouaâzza Ikken, président de l’UD, "au départ, nous ne voulions pas présenter de candidats, mais nous en sommes là, aujourd’hui. Nous allons certainement soutenir le candidat de la majorité qui obtient le plus grand nombre de voix au premier tour de l’élection". Ce qui  veut dire que l’UMP n’a pas l’intention de présenter un candidat. "Pour sauver la face, il serait politiquement plus intéressant pour nous de trouver un compromis au sein de la majorité avant vendredi", assure un député. Pour Mahjoubi Ahardane, "la réunion avec les partis de la majorité autour de Driss Jettou devrait nous permettre de coordonner notre action commune". Voire.

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