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L’Istiqlal s’accroche à l’USFP

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Le Parti de l’Istiqlal écarte toute éventualité d’alliance avec le PJD que ce soit pour les élections législatives de 2007, mais surtout pour ce qui est de l’étape qui suivra ce scrutin tant attendu. C’est ce que Abbas El Fassi déclinait vendredi 11 novembre 2005 à la veille du conseil national de son parti, un rendez-vous décisif pour les héritiers de Allal El Fassi.
« En pratique, nous nous sommes mis (P.I et USFP) d’accord pour présenter un programme commun qui soit valable pour les prochaines élections, mais aussi après que nous soyons dans la majorité ou dans l’opposition même si nous souhaitons obtenir la majorité pour former l’exécutif», affirme Abbas El Fassi. Plus concrètement, les propos du leader de l’Istiqlal attestent de la volonté commune des deux partis de travailler en commun d’abord pour les élections de 2007, mais aussi lors de la constitution du gouvernement qui en sera issu.
Abbas El Fassi écarte, plus explicitement, toute éventualité d’alliance entre son parti et les islamistes du PJD (Parti de la justice et du développement). « Dans les pays à tradition démocratique, on ne trouve presque jamais d’alliance entre un parti au gouvernement et un autre dans l’opposition. On ne peut pas s’allier avec un parti qui vote contre des projets de loi présentés par la majorité.», tranche Abbas El Fassi tout en signalant que le parti de l’Istiqlal entretient de bonnes relations avec tout le monde. « Mais cela ne veut nullement dire que nous puissions envisager toutes sortes d’alliances sans logique scientifique. », ajoute-t-il.
Interrogé sur l’éventualité d’un candidat unique USFP-PI lors du prochain scrutin, le secrétaire général de l’Istiqlal affirme qu’il est prématuré d’évoquer cet aspect et qu’il faudra d’abord en référer aux bases des deux formations politiques.
Pour son alliance avec l’USFP, le leader de l’Istiqlal va puiser dans l’histoire de la Koutla et surtout dans celle du travail commun mené avec l’USFP depuis le célèbre mémorandum adressé à Feu Sa Majesté le Roi Hassan II au sujet des réformes démocratiques et politiques. «Nous sommes au gouvernement depuis 1998 et nous étions ensemble dans l’opposition. C’est pour cela qu’il me paraît normal qu’une alliance soit d’abord scellée avec l’USFP, puis avec la Koutla», ajoute Abbas El Fassi. Ce dernier ne cache pas qu’une partie de sa formation politique ait de la sympathie pour les amis de Saâd Eddine Othmani, mais affirme que l’écrasante majorité est adepte d’une «saine logique».
La sortie du patron de l’Istiqlal arrive quelques jours seulement après une sortie similaire de l’USFP. La formation de Mohamed Elyazghi, lors de la deuxième session de son conseil national, a affirmé que l’USFP allait sceller une alliance «claire, stratégique et un nouveau contrat» qui seront présentés à l’opinion publique lors des élections électorales. L’USFP déclare que cette alliance se fera en premier lieu avec l’Istiqlal. Fin juin dernier, et interrogé par ALM sur une éventuelle alliance avec le PJD, Mohamed Elyazghi répondra que «l’USFP sera toujours à la recherche d’un front démocratique et moderniste sans remettre en question les autres alliances que ce soit au sein de la Koutla ou dans le cadre du “grand parti de la gauche”, dont l’intégration du PSD constituerait la première pierre». Pour Abbas El Fassi, la Koutla et son action ne doivent nullement, et automatiquement, être liées aux seules échéances électorales.
USFP et Parti de l’Istiqlal, de l’avis du patron de la deuxième formation, ont collaboré à plusieurs reprises et de manière des plus étroites. Cela a été le cas lors des amendements communs proposés pour le projet de loi sur les partis politiques et dont quelques-uns ont été retenus comme la proposition que la comptabilité des partis soit contrôlée par la Cour des comptes. Les deux partis, de l’avis de Abbas El Fassi, n’ont toutefois pas pu avoir satisfaction quant à des amendements relatifs à la représentation des femmes et des jeunes. Les deux partis pourraient travailler de concert, et de nouveau, au sujet du mode de scrutin, autre point essentiel qui devra être tranché avant les élections de 2007.
La référence islamique ? El Fassi répond que cette référence était aussi celle de l’Istiqlal, mais aussi de la Choura et de l’USFP. « Il ne faut pas utiliser l’Islam pour arracher des voix de plus et nous sommes contre tous les extrêmes car ils n’ont jamais été constructifs », conclut Abbas El Fassi.

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