Couverture

L’obligation de l’AMO en 2010 suscite de sérieuses inquiétudes

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Les assurés auprès des compagnies privées devront basculer en août 2010 à l’Assurance maladie obligatoire (AMO). C’est ce que prévoit l’article 114 de la loi 65-00 portant code de couverture médicale de base. Ce basculement va changer la vie de nombreux assurés qui, jusqu’à ce jour, étaient satisfaits de leurs assurances privées. En passant sous le régime AMO, les assurés vont perdre plusieurs acquis et c’est ce qui explique leur réticence. Bon nombre d’assurés reprochent la limitation du panier des soins et en particulier l’exclusion des  soins dentaires. Autre lacune de taille : la limitation des médicaments remboursables. Cette insatisfaction est perceptible à travers une étude intitulée «Baromètre de l’assurance-maladie au Maroc», récemment réalisée par Sunergia études. Celle-ci révèle que les assurés de l’AMO sont insatisfaits de leur  couverture médicale. 42% estiment qu’elle n’est pas efficace et 27% n’ont pas confiance en leur couverture. L’enquête en question a ciblé 400 salariés du secteur privé sur l’ensemble du Royaume. Globalement, les assurances privées sont jugées plus performantes que l’AMO  que ce soit en termes de clarté, d’efficacité ou d’informations. Et pour preuve, 35% des assurés AMO déclarent que leur couverture médicale n’est pas claire contre 21% chez les assurés de mutuelles privées et 6%  chez les bénéficiaires des deux systèmes (AMO et mutuelle privée). Autre limite: le manque d’information. 67% des assurés AMO affirment ne pas être bien informés sur le coût des soins et la prise en charge contre 46% chez les assurés des mutuelles privées. Ces limites expliquent pourquoi bon nombre d’assurés AMO sont prêts à changer d’assurance. En effet, si le choix leur était donné, 48% n’hésiteraient pas une seule seconde à opter pour une autre assurance.Ce qui est loin d’être le cas pour  les assurés auprès des mutuelles privées qui se déclarent satisfaits. 84% souhaitent garder leur assurance actuelle. Ils ne sont que 15% à vouloir la changer. Par ailleurs, 78% des assurés AMO sont prêts à souscrire à une assurance-maladie complémentaire à l’AMO. Les raisons qui expliquent ce choix sont multiples. 52% de ces assurés estiment qu’une assurance complémentaire est primordiale dans la mesure où elle leur permettra d’être couverts à 100% alors que 35% déclarent qu’elle est nécessaire pour couvrir les maladies qui ne sont pas prises en charge par l’AMO. Mais ce qui attire l’attention est le financement des soins de santé. La majorité des assurés pensent à de nouvelles alternatives pour financer leurs dépenses en attendant le remboursement par leur assurance. 81% des personnes sondées sont prêtes  à contracter un crédit bancaire pour financer leurs soins de santé. Les assurés suggèrent un taux d’intérêt situé en moyenne entre 2,8 % (pour la tranche de revenus qui varie entre 10.000 et 19.999 DH) et 3,3% (pour la tranche entre 5.000 et 9.999 DH).Les autres alternatives proposées par les assurés pour financer ces frais sont la vente de leurs biens personnels  (59%), un dépôt de garantie (24%) ou un prêt auprès de leur famille (15%).

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