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L’offre espagnole de retour volontaire n’a séduit que deux Marocains

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Les chiffres relatifs au plan de retour volontaire des immigrés résidant en Espagne sont très en dessous des chiffres qui avaient été annoncés par le ministre espagnol du Travail et de l’Immigration, Celestino Corbacho. «Jusqu’au mardi 24 mars, 3.926 demandes ont été présentées selon les chiffres du secrétariat d’Etat espagnol à l’Immigration. Les trois communautés étrangères les plus nombreuses ont été les Equatoriens (1.688 demandes) suivis des Colombiens (713) et les  Argentins (393). Pour ce qui est des Marocains, aucun chiffre n’a été dévoilé. Cependant, selon les statistiques qui avaient été présentées il y a 2 mois par ce département, seulement 2 Marocains ont présenté leur demande. Ce chiffre ne fait que confirmer que les Marocains rejettent catégoriquement cette initiative», déclare à ALM Kamal Rahmouni, président de l’Association des travailleurs et immigrés marocains en Espagne (ATIME).
Et d’ajouter que «Beaucoup de Marocains  voudraient retourner vivre dans leurs pays d’origine mais les conditions imposées par ce plan leur sont défavorables. Et pour cause, le bénéficiaire est condamné à renoncer à son permis de résidence et de travail. Il ne pourra retourner vivre en Espagne qu’après trois années après son départ. Quel Marocain accepterait cette condition? De plus ce plan ne concerne que les immigrés au chômage alors que bon nombre d’immigrés résidant en Espagne sont sans papiers», déplore M. Rahmouni. La veille, la secrétaire d’Etat espagnole à l’Immigration, Consuelo Rumi avait annoncé que 3.000 immigrés ont déposé des demandes pour bénéficier de ce plan de retour. Dans des déclarations à la Radio nationale espagnole (RNE), Mme Rumi a estimé à 7.000 le nombre des immigrés qui devraient adhérer à cette initiative durant les prochains mois. Le plan adopté en septembre 2008, prévoit de verser de l’argent en deux tranches à tout immigré au chômage souhaitant retourner dans son pays d’origine : 40% du total de l’indemnité de chômage lors de l’inscription, et 60% payés dans le pays d’origine, un mois plus tard. «Pour bénéficier d’une somme respectable, il faut que l’immigré ait cotisé pendant 8 ans. Cependant, le retour n’est pas une question lié à l’argent. En rentrant dans son pays d’origine, l’immigré sera contraint de laisser sa famille et ses enfants dans le pays d’accueil», souligne le président de l’ONG. Selon M. Rahmouni, il faut que le gouvernement marocain prenne des mesures pour favoriser le retour des immigrés. «Il n’y a pas de mesures concrètes. La mise en place d’un plan stratégique s’impose».  
Pour rappel, le gouvernement espagnol avait décidé d’adopter ces mesures en raison du brusque coup d’arrêt économique subit par le pays. Le plan du gouvernement espagnol concerne des immigrés originaires des 19 pays avec lesquels l’Espagne a déjà souscrit des accords bilatéraux en matière de sécurité sociale, et d’autres pays qui ont des mécanismes de protection similaire. Parmi les pays concernés par ce plan, figurent notamment le Maroc et  l’Équateur, gros pourvoyeurs d’immigrés en Espagne.

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