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L’optimisme est de rigueur

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Aujourd’hui Le Maroc : Où en est la prospection pétrolière au Maroc ? Est-elle sur la bonne voie ?
Mohamed Boutaleb : La prospection pétrolière a connu ces dernières années une dynamique intéressante. Nous avons aujourd’hui un cadre légal très incitatif qui permet d’accueillir les plus grands professionnels de cette activité. Les grandes firmes étrangères spécialisées dans ce domaine continuent à s’intéresser à la recherche pétrolière dans notre pays. Les plus grandes références en la matière sont présentes sur le territoire national. Hier encore, nous avons délivré un permis de prospection à l’entreprise danoise Maersk Oil.
ALM : comment expliquez-vous cette dynamique ?
Cette dynamique résulte de l’élaboration et de la mise en oeuvre d’une stratégie claire et ambitieuse de recherche pétrolière matérialisée par la création de l’ONHYM comme instrument de l’État dans le secteur et la promulgation en 2000 d’un nouveau code des hydrocarbures disons plus séduisant pour les investisseurs en matière de prospection pétrolière. Il est normal que les gens qui investissent chez nous puissent trouver le cadre idoine pour pouvoir mettre en valeur leurs compétences.
D’ailleurs, les résultats sont là qui témoignent de ce changement important et qui nous permet d’envisager l’avenir avec sérénité et confiance. Valeur aujourd’hui, pas moins de 59 accords de prospection ont été délivrés à plus de 25 sociétés . Le 60ème entrera en vigueur dans quelques jours avec une firme norvégienne. Vous le voyez bien, nous sommes aujourd’hui dans un trend favorable au développment de ce secteur. Notre pays peut fonder tous les espoirs
Mais jusqu’ici, pas de nouvelle, en dehors de la déception de Talsint, annonçant pour de bon la découverte du pétrole au Maroc…
Les prospecteurs sont en train de faire leur travail. Dans le domaine minier, il faut du temps pour que la matière se constitue et il faut égalment du temps pour que les hommes puissent la valoriser. Le programme de forage en off shore profond va démarrer en mai prochain avec les opérateurs Shell et ENI au large d’Agadir et d’Essaouira. Vous le constatez bien le programme est bien fourni.
Le Maroc participe-t-il aux frais de forage ?
Non, le Maroc ne paie pas lors de la phase de prospection. Cela relève de la responsabilité des prospecteurs.Les travaux de forage, selon les dispositions du nouveau code des hydrocarbures, sont exclusivement pris en charge par les sociétés concernées. C’est dans la nature de leur engagement.Le Maroc n’intervient que dans la phase de production à hauteur de 25% ( le reliquat revenant à l’investisseur). Un partage des tâches et de la valeur qui met tous les partenaires à l’aise.
Donc, les opérateurs comme Shell et Total font de la prospection à leurs risques et périls… Soit le pétrole est découvert et ils gagnent le gros lot, soit ils ne trouvent rien et ils perdent les investissements engagés… C’est comme au poker…
Pas tout à fait, car il y a tout une dimension scientifique dans la prise de risque. Mais l’essentiel c’est que la règle du jeu soit claire et encadrée par la loi et des contrats précis. Le secteur du pétrole ne relève pas compte tenu des investissements qu’il requiert du domaine du jeu.
Combien coûte un forage d’un puits de pétrole ?
Si voulez absolument avoir une idée sur ce volet des opérations, on peut dire qu’en off shore profond, il faut compter entre 30 et 40 millions de Dollars US TTC.
Selon vous, le Maroc a-t-il des chances d’être un jour un pays producteur de pétrole ?
Les bassins sédimentaires aussi bien en off shore qu’en on shore sont potentiels. Notre géographie n’est pas singulière dans la région. Il serait complètement légitime de fonder des espoirs sérieux sur ce potentiel marocain. Nous ne pensons pas que la géologie fasse de la géopolitique. Par le passé, notre potentiel était certe sous-exploré, mais aujourd’hui, à la faveur de la dynamique vertueuse enclenchée, on a augmenté le rythme des explorations avec une identification optimale du potentiel grâce aux travaux de forage. L’optimisme est donc au rendez-vous. Et ce rendez-vous là, notre pays ne le ratera pas.

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