"C’est un évènement de haut niveau, très significatif, parce que ce sera la première fois que le Conseil de l’Atlantique nord, tous les ambassadeurs, se réunissent à Rabat", a indiqué lundi à Bruxelles le secrétaire général de l’Otan, Jaap de Hoop Scheffer, qui doit présider la réunion dans la capitale marocaine.
Les représentants permanents des 26 pays membres du Conseil de l’Alliance ainsi que les directeurs politiques des ministères des Affaires étrangères des 7 pays participant au "Dialogue méditerranéen" (Israël, Jordanie, Egypte, Tunisie, Algérie, Maroc et Mauritanie) prendront part à cette rencontre, selon un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères.
C’est la première fois que l’Otan organise une réunion à un tel niveau dans un pays du Maghreb ou du Proche-Orient. Un dîner est prévu jeudi soir pour les participants. Les débats se tiendront vendredi à huis-clos au siège du ministère des Affaires étrangères.
Il sera question "de l’avancement du Dialogue Méditerranéen et de notre coopération pratique et politique", a indiqué Jaap de Hoop Scheffer, ajoutant qu’il y "aura certainement un volet politique et militaire".
Cette réunion vise à "approfondir de manière concrète les relations politiques existantes depuis une dizaine d’années", selon le communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères.
Le "Dialogue méditerranéen" est un programme de coopération lancé en 1995 entre l’Otan et 7 pays du Maghreb et du Proche-Orient. Il n’a cependant jamais dépassé le stade des contacts informels, en raison notamment du conflit israélo-palestinien et des réticences de ces pays à se rapprocher de l’alliance militaire occidentale dominée par les Etats-Unis.
Les dirigeants de l’Alliance atlantique ont décidé de le relancer en juin 2004, à Istanbul.
La dernière rencontre entre l’Otan et les Sept s’est déroulée en février en Sicile, au niveau des ministres de la Défense de chacun des pays concernés.
"Nous devons travailler à améliorer la perception de l’Otan" dans le Maghreb et le Proche-Orient, avait alors déclaré le sercétaire général de l’Alliance.
L’Otan qui multiplie les relations de partenariat à travers le monde, cherche à nouer des liens de coopération plus étroits avec le monde arabo-musulman.
S’il se heurte souvent aux réticences d’opinions publiques historiquement méfiantes à l’égard de l’alliance militaire occidentale, les dirigeants de la région, eux, ne cachent pas leur intérêt pour l’Otan.
Le Maroc, l’Algérie et Israël sont intéressés par la participation à l’opération "Active Endeavour" (Engagement actif) lancée par l’Otan en mer Méditerranée après les attentats du 11 septembre 2001.
Il s’agit de patrouilles en Méditerranée et dans le détroit de Gibraltar pour surveiller la circulation de navires marchands.
Le Maroc, auquel les Etats-Unis ont attribué le statut d’allié majeur hors Otan, "oeuvre de manière permanente à l’approfondissement du partenariat Otan-Dialogue Méditerranéen", indique le communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Il est "nécessaire de dépasser une approche strictement sécuritaire afin de s’attaquer aux véritables causes des défis contemporains à savoir, le développement économique et social", précise toutefois le ministère marocain.