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L’UC cherche un second souffle

Il vient de fêter le vingtième anniversaire de sa création et s’apprête à vivre une étape des plus sensibles de son parcours au sein de la vie politique nationale. Le parti de l’Union Constitutionnelle (UC), créé le 9 avril 1983 sur initiative de feu Me Maati Bouabid, se trouve dans une phase de remise à niveau politique dans laquelle il devra rejaillir de ses cendres pour marquer un retour en force sur la scène politique nationale. Lors des élections législatives du 27 septembre 2002, il avait obtenu le plus bas score électoral de son parcours ce que certains observateurs avaient considéré comme le début de son déclin. En effet, des 57 sièges à la première Chambre du Parlement qu’il avait obtenus en 1997, il n’obtint que 16 lors du dernier scrutin législatif. Sa participation aux élections communales du 12 septembre prochain devrait donc être une occasion pour qu’il récupère ce qu’il considère sa véritable place sur l’échiquier politique. Pour les observateurs de la politique nationale, avoir un bon score dans les communales est une question d’être ou ne pas être pour ce parti. La mobilisation est donc de mise. Toutefois, une simple lecture dans les statistiques relatives aux candidatures de ce parti, montre une faible participation par rapport aux autres formations et ne laisse point augurer une véritable volonté de se faire une place parmi les premiers arrivés le 12 septembre prochain. Ainsi, l’Union Constitutionnelle ne figure qu’en huitième place dans le classement par nombre de candidatures présentées par chaque formation politique : 5158 candidats seulement sur un total de 122.658. Ce qui signifie un taux de 4.21%. Un pourcentage très faible du fait qu’il s’agit d’un parti qui cherche à marquer un retour en force sur la scène politique. Un taux de couverture très timide qui soulève plusieurs questions quant à ses causes. Certains analystes considèrent que le parti souffre, depuis sa sortie du gouvernement et le faible score qu’il a obtenu aux dernières élections législatives, de la fuite de ses militants au niveau régional. La plupart d’entre eux se seraient alignés dans ses rangs pour sa présence aux gouvernements antérieurs au cabinet Youssoufi, et l’auraient fui dès sa sortie du gouvernement. les plus patients, affirme-t-on, ont attendu jusqu’aux législatives, et constant le grand écart entre ses résultats de 1997 et ceux de 2002, ils se seraient retirés. Pour d’autres observateurs, les raisons de cette faible présence dans le champ politique est à attribuer à l’incapacité de l’actuelle direction du parti de relever le défi de maintenir le cap tel que tracé et défini par les anciens leaders historiques du parti. En effet, après le décès successivement de feu Me Maati Bouabid et Me Abdelatif Semlali, deux figures emblématiques du parti, la formation a perdu deux « poids lourds » de la politique nationale qui avaient marqué l’histoire du parti en parvenant à le maintenir au-devant de la scène politique avec une gestion basée essentiellement sur une forte présence régionale. Le deuxième indice de cette réduction de la présence régionale du parti est le fait qu’il n’ait présenté qu’un nombre insignifiant de candidatures dans le monde rural. Selon le secrétaire général par intérim du parti, Mohamed Abied, cette décision est due au fait que, dans le monde rural, les électeurs votent généralement pour les candidats des partis au gouvernement et qu’il était préférable de se présenter dans les circonscriptions urbaines. Rappelons qu’en 1997, l’Union Constitutionnelle avait trois fois plus de conseillers communaux dans le monde rural, avec 1826 élus, que dans les circonscriptions urbaines où ils n’étaient que 610 seulement. Par ailleurs, l’UC n’a couvert que 10 % des communes où le scrutin est uninominal alors qu’il est présent dans 71 % des circonscriptions au scrutin par liste. Enfin, le taux de couverture le plus important reste celui de la « liste avec arrondissements » où le parti de feu Maati Bouabid est candidat dans 88 %. C’est dans ces circonscriptions que l’UC, à l’instar des autres formations politiques d’ailleurs, cherche à jouer un rôle important. En effet, aller à la conquête des six mairies que la nouvelle charte communale a instaurées pour la première dans l’histoire communale marocaine est le rêve de toutes les formations politiques nationales. Pour ce faire, Mohamed Abied affirme que le parti a adopté deux principes. D’abord, le parti a présenté, dans les six grandes villes, des têtes de listes dont le profil s’adapte à la vocation de la métropole où ils sont candidats. D’un autre côté, il considère que l’UC a préparé un programme électoral qui se démarque par une vision et une innovation dans la gestion communale. Il estime néanmoins qu’il est encore trop tôt pour parler des futurs maires. Pour lui, l’élection des maires des six grandes villes passera certainement par des alliances politiques post-électorales. Enfin, il est certain que le scrutin communal du 12 septembre aura un impact très important sur l’UC et sa place sur la scène politique nationale. Les résultats qu’il obtiendra lors de ces élections seront d’une importance stratégique quant à la définition de son lendemain politique.

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