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L’USFP : La mue réussie

Faut-il dire que l’USFP a perdu son âme et que son passage au gouvernement lui a fait perdre jusqu’à ses repères? ce genre de remontrances on a eu souvent à les entendre de la bouche même de militants ittihadis lors du sixième congrès qui a vu partir ceux qui n’étaient plus d’accord avec la ligne générale. Il faut dire que depuis ce congrès, il y a plus d’un an, le parti d’Abderrahman Youssoufi, par ailleurs Premier ministre, est la cible de toutes les attaques. Au point de confondre l’Etat avec ce parti et au point que tous les maux du pays lui sont attribués gracieusement… Il faut dire aussi que les séquelles du dernier congrès n’ont pas encore cicatrisé de façon définitive… C’est ce qui a fait dire à plus d’un que les choix des têtes de listes, pour les élections du 27 septembre se sont faits en considérant les prises de position de tout postulant lors de l’épisode du sixième congrès et que le degré de fidélité à la direction, donc à la ligne générale du parti, se mesure à l’aune de cette donne.
Ce qui est palpable aujourd’hui, c’est que l’Union socialiste des forces populaires a réussi sa mue. Une mue d’un parti collé à l’opposition en un parti de gouvernement. En ce sens que la gestion des affaires publiques n’est pas une tare, encore moins un reniement des principes. C’est ce message que l’USFP a tenté et tente de faire passer auprès de ses membres et des citoyens qui ont pendant des décennies pris le parti pour l’opposition et ne se sont pas habitués à le voir de l’autre côté de la barrière Aujourd’hui, au-delà des questions liées aux doctrines et idées préconçues, l’USFP est devenue une véritable institution partisane aguerrie par des années de confrontation et «lissée» par un passage non moins remarqué aux affaires.
Personne ne peut dire que l’USFP a plus de chances de remporter les législatives. Ou le contraire. Mais il est certain que le parti au gouvernement a fait des choix qui ne sont pas forcément en accord avec ses idéaux. Et comme l’a dit Khalid Alioua, membre du bureau politique du Parti d’Istiqlal, une majorité consensuelle nécessite des concessions et oblige les contractants à subir des contraintes… Et c’est cela la leçon de l’expérience de l’alternance.
Le parti que menait feu Abderrahim Bouabid et qui a comme figures symboliques Mehdi Ben Barka et Omar Benjelloun a marqué durant quatre ans et demi la rupture avec un discours de refus et un nihilisme qui risquait de l’anéantir. Il a renoué avec une démarche participationniste de bon aloi. Les hommes pour mener à bien cette mutation sont à l’intérieur de l’appareil partisan lui-même. Ceux qui font la jonction entre l’avenir proche du parti et son passé sont aussi présents.
À côté des figures historiques, de nouvelles générations de militants et de sympathisants administrent à la maison USFP du sang neuf, du dynamisme et aussi une dose de modération et un zeste d’idéologie social-démocrate de plus en plus assumée au sein du parti et qui devrait attirer une nouvelle catégorie de militants. Il va sans dire que la militance, aujourd’hui, n’est pas obligatoirement celle des premières générations itératives. Les rêves de grand soir révolutionnaire ont certainement fait leur temps…

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