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Lutte antiterroriste : le Maroc appelle à une enquête onusienne sur la situation au Sahel

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Le Maroc attire l’attention sur les dangers que représentent les réseaux criminels opérant dans la région du Sahel. A l’ouverture de la Conférence des Etats parties à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale, lundi 18 octobre, à Vienne, le Royaume a appelé à l’établissement d’un rapport onusien sur la situation dans cette zone. C’est ce qu’a indiqué Omar Zniber, représentant permanent du Maroc auprès des Organisations internationales à Vienne. Dans le même esprit, le diplomate marocain a mis en garde contre les dangers de ces réseaux «pour la stabilité de la région et la sécurité internationale». Depuis un certain temps, la région du Sahel se trouve confrontée au danger de l’expansion des activités criminelles de plusieurs organisations transnationales opérant en matière de trafic de drogue, d’armes et de contrebande. Pire encore, ces organisations criminelles ont réussi à établir des liens étroits avec l’organisation terroriste d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), l’ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien. Selon l’approche du Maroc explicitée par M. Zniber, l’élaboration d’un rapport onusien sur la situation dans cette région permettra ainsi de tenir la communauté internationale «amplement informée des dangers et menaces criminels existant dans ces espaces vastes et dégagés» en raison du «manque de ressources nécessaires pour procéder aux contrôles qui s’imposent». «Les organisations criminelles profitent de cette situation pour installer des bases arrière pour leurs opérations dans ces régions», a expliqué M. Zniber. Il a incité, dans ce sens, la communauté internationale à faire montre de «solidarité et de coopération internationale et à œuvrer de concert afin de renforcer les capacités nationales des pays concernés à lutter contre les fléaux que constituent ces réseaux criminels». Plusieurs points sont à l’ordre du jour de la Conférence des Etats parties à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale, qui se tient tout au long de cette semaine, notamment la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale et des protocoles annexes. Les participants à cette rencontre onusienne examineront également l’application de cette convention en matière de lutte contre les nouvelles formes de criminalité, notamment le trafic des biens culturels, d’extradition des criminels et d’assistance juridique mutuelle, de coopération internationale contre les crimes économiques et ceux liés à l’identité. Le Maroc s’active fortement au niveaux régional et international pour renforcer la lutte contre la criminalité dans le Sahel. En effet, une importante délégation marocaine a pris part, mercredi 13 octobre, à la réunion du Groupe d’action antiterroriste des pays du G8 (CTAG) pour étudier les moyens de renforcer la lutte dans le Sahel contre Al-Qaïda au Maghreb islamique. Ont pris part à cette réunion d’experts de deux jours des représentants du G8 (Etats-Unis, Russie, Japon, Canada, France, Grande-Bretagne, Italie et Allemagne), ainsi que de l’Union européenne, la Suisse, l’Espagne et l’Australie. Le Maroc, la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso, le Sénégal et le Nigeria ont également été invités à participer à cette rencontre. Sans surprise, l’Algérie a boycotté les travaux de cette réunion, arguant du fait que la lutte contre l’Aqmi est l’affaire des seuls pays du Sahel concernés et ne souhaite pas l’implication de pays qui y sont étrangers. Pourtant, l’objectif de cette rencontre était de faire progresser une prise de conscience sur la nécessité de renforcer et coordonner la lutte anti-terroriste dans les pays de la bande sahélo-saharienne. Aussi, parmi les points abordés lors de cette réunion qui s’est achevée jeudi dernier, figuraient notamment la question du contrôle des frontières et le rôle que doivent jouer dans le combat anti-Aqmi l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).


Prise d’otages, monnaie d’échange privilégiée d’Aqmi

Depuis que l’organisation terroriste Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) est active dans la région sahélo-saharienne, elle a procédé à plusieurs opérations de prise d’otages, notamment parmi des ressortissants occidentaux. Sous la menace de les exécuter, l’Aqmi demande souvent des rançons et exige la libération de ses membres en contrepartie de la libération des otages.  Les sept otages, cinq Français, un Togolais et un Malgache, enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre au Niger par la branche maghrébine d’Al Qaïda, ont déjà passé un mois aux mains de leurs ravisseurs dans le Sahel et rien ne laisse supposer un dénouement rapide de la crise. Selon des sources maliennes et françaises, les otages, dont une Française récemment soignée par chimiothérapie pour un cancer, ont été emmenés par les djihadistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le massif du Timétrine, une zone reculée du nord-est du Mali.Si le rapt a bien été revendiqué le 21 septembre par l’Algérien Abdelhamid Abou Zeid, l’un des chefs les plus radicaux d’Aqmi, qui apparaît à visage découvert aux côtés des otages sur une photo diffusée par la chaîne de télévision Al-Jazeera, les exigences des ravisseurs se font attendre. «Il est vrai que la communication de la liste de revendications prend plus de temps que d’habitude», estime le chercheur français Jean-Pierre Filiu, professeur à l’Institut d’études politiques (Sciences-Po) et auteur des «Neuf vies d’Al Qaïda». 

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