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Lutte contre la corruption : Abdesslam Aboudrar a désormais le pouvoir d’auto-saisine

Le dispositif juridique de lutte contre la corruption au Maroc se renforce davantage. SM le Roi Mohammed VI a donné, vendredi 1er avril, à Rabat, le coup d’envoi d’un nouveau départ de l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC). Le Souverain a donné ses Hautes instructions au gouvernement pour qu’il procède à la révision du cadre légal régissant l’ICPC. C’est ce qu’a indiqué un communiqué du Cabinet royal rendu public suite à une audience accordée par le Souverain à Abdesslam Aboudrar, président de l’ICPC, au Palais royal de Rabat. L’objectif de cette initiative étant l’élargissement des prérogatives et du renforcement des modes de fonctionnement de l’ICPC. Cette dernière se voit désormais dotée des compétences d’auto-saisine pour les cas de corruption et toutes les formes de prévarication. Le président de l’ICPC avait évoqué, mardi 22 mars dernier, lors d’une rencontre entre le Premier ministre Abbas El Fassi, les contraintes qui entravent l’action de l’ICPC et avait demandé des moyens pour assurer une lutte crédible contre ce fléau qui nuit fortement au processus de développement du pays. M. Aboudrar s’était, notamment, plaint de l’ambiguïté du cadre juridique et institutionnel de l’ICPC, ainsi que le manque de ressources humaines et matérielles et l’absence de mécanismes de suivi et de coordination. Ainsi, moins de dix jours après cette rencontre, le président de l’ICPC a obtenu gain de cause. Le cadre juridique de l’ICPC va désormais évoluer pour relever le défi d’une moralisation effective de la vie publique. Au cours de l’audience accordée par le Souverain à M. Aboudrar, «SM le Roi a réaffirmé son attachement ferme et constant au fonctionnement optimal de cette institution, eu égard au rôle central qui lui échoit dans le dispositif national de consolidation de la bonne gouvernance», indique le communiqué du Cabinet royal. Et d’ajouter que l’ICPC «se doit, à cet effet, de s’acquitter, avec l’efficacité requise, de la mission qui lui est dévolue, à savoir la lutte contre la corruption et sa prévention, et contre toute sorte de trafic d’influence, de détournement et de dilapidation des deniers publics. Ceci, dans le cadre de la primauté de la loi et sous l’autorité d’une justice indépendante et honnête». Selon la même source, la révision du statut de l’ICPC devrait également lui permettre de se doter des ressources humaines et matérielles nécessaires, ainsi que des mécanismes juridiques, à même de lui permettre d’accomplir ses missions avec l’objectivité et l’efficacité requises, tout en veillant à la cohérence institutionnelle destinée à la consolidation de la citoyenneté responsable et des valeurs de moralisation de la vie publique. Sa Majesté le Roi a, par ailleurs, engagé l’ICPC «à redoubler d’effort pour en assurer la mise à niveau, afin qu’elle puisse s’inscrire, efficacement, dans le processus de réforme globale pour renforcer le socle sur lequel repose le modèle marocain de développement et de démocratie et ce, dans la perspective de sa constitutionnalisation». Selon la même source, le Souverain a «rendu hommage à l’action efficiente que M. Aboudrar mène de concert avec toutes les composantes de cette institution». Ceci dit, M. Aboudrar a souligné que la révision du cadre légal régissant l’ICPC lui permettra de s’acquitter de ses missions avec l’objectivité et l’efficacité requises. Dans une déclaration à la presse à l’issue de l’audience que lui a accordée SM le Roi Mohammed VI, le président de l’ICPC a ajouté que cette révision constitue un nouveau départ pour l’Instance elle-même mais aussi pour la cause de la lutte contre la corruption et de l’édification d’un système national d’intégrité. Toujours en rapport avec la question de la lutte contre la corruption, un communiqué du Cabinet royal a souligné que parmi les projets de lois et de décrets examinés, vendredi, lors de la tenue du Conseil des ministres figurent ceux portant sur la consolidation de la moralisation de la vie publique et de la bonne gouvernance, à travers l’adoption d’un projet de loi modifiant et complétant le code de procédure pénale, en matière de protection des victimes, des témoins, des experts et des dénonciateurs en ce qui concerne les crimes de corruption, de détournement, de trafic d’influence, de dilapidation des deniers publics et autres délits.

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