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Maâzouzi : «Soutenir les agriculteurs»

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ALM : Actuellement le taux de remplissage des barrages est de 41%, soit une baisse de 14% par rapport à l’année précédente. Quel commentaire faites-vous de cette baisse?
Ali Maâzouzi : Ce n’est pas étonnant que le niveau de remplissage des barrages connaisse une baisse aussi considérable. En effet, ce niveau dépend naturellement de la pluviométrie qui a été faible cette année. L’actuelle campagne agricole a démarré. Le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et des Pêches maritimes a élaboré les différentes mesures à même de garantir un lancement de la campagne dans les meilleures conditions. Ces mesures ont été annoncées publiquement et sont, pour la plupart, entrées en application. Mais les précipitations tardent à venir. Le manque de pluie ne se répercute pas uniquement sur le niveau de remplissage des barrages, mais aussi sur celui des eaux souterraines. Toutes les activités agricoles qui dépendent des puits risquent de connaître une année difficile. Ajoutez à cela les quantités de neige tombées qui ont été quasiment nulles. Cette situation risque de pénaliser tout le secteur étant donné que l’eau est une ressource fondamentale pour toute activité agricole. Dans ce sens, il est opportun de mettre en exergue les grands efforts qui ont été fournis en matière d’infrastructures hydriques. La politique des grands barrages initiée par Feu Hassan II en est l’exemple le plus parlant. C’est une politique qui a donné ses fruits et que le Maroc gagnerait beaucoup à développer dans les années qui viennent, et ce pour parer à ce spectre de sécheresse qui menace à  chaque fois que les pluies deviennent rares.

Peut-on parler d’une nouvelle année de sécheresse qui se profile à l’horizon ?
C’est encore précoce pour tirer une telle conclusion. Il serait à mon sens un peu tôt pour parler d’une catastrophe qui risquerait de pénaliser un secteur vital de l’économie nationale. Mais une chose est sûre : l’année agricole a mal débuté. Les réserves d’eau de l’année précédente sont déjà épuisées. Si cette situation continue, les conséquences risquent d’être lourdes. Mais il faut encore espérer que d’ici la fin du mois d’octobre les choses iront mieux. Cela dit, il faut rester optimiste. C’est pour toutes ces raisons que j’affirme qu’il est encore tôt pour dire que nous sommes en face d’une année de sécheresse.

Le Maroc est par vocation un pays agricole. Les problèmes de sécheresse ne datent pas d’aujourd’hui. Quelles sont actuellement les mesures prises par le gouvernement pour faire face à ce problème ?
Effectivement, le secteur agricole est le premier employeur du pays. La politique de sauvegarde d’un tel secteur a toujours été une priorité du gouvernement. Par conséquent, ce secteur, par ailleurs hautement capitalistique, demeure l’une des priorités de l’action des différents gouvernements qui se sont succédés depuis des décennies. Pour revenir au gouvernements actuel, un plan d’action de lutte contre les effets de la sécheresse a bien été mis en place et annoncé en juin dernier. Un plan axé sur deux volets.
Le premier concerne la subvention des semences sectionnées. Ces dernières sont déjà disponibles sur le marché pour le compte de la campagne agricole 2005-2006. Et le second est relatif à la re-dynamisation du secteur de l’élevage qui, comme tout le monde le sait, a été touché de plein fouet par la pénurie en ressources hydriques qu’a connue le Maroc ces dernières années. Les résultats du premier axe furent timides. En raison du manque de revenus, plusieurs agriculteurs ont eu recours à leur propres semences et non aux semences sélectionnées. S’agissant du second aspect, le gouvernement a mis à la disposition des éleveurs de fourrage à des prix très abordables. Et malgré l’importance des quantités mises à la disposition des éleveurs nationaux, la totalité de leur demande n’a pas été satisfaite.

Qu’en est il du plan oléicole ? Sa mise en place s’inscrit-elle dans cette logique de prévention des effets de sécheresse ?
Tout à fait. Le plan oléicole, élaboré il y a plusieurs années par le département de l’Agriculture vient d’être revu en collaboration avec le Crédit Agricole. Les mesures annoncées le semestre dernier, visent justement à reconvertir les grandes surfaces de culture céréalières en cultures arboricoles, très peu consommatrices d’eau. L’olivier vient effectivement en tête de liste des plants d’arbres recommandés. Le programme n’est qu’à son début et il serait hasardeux d’en faire le bilan. Mais ce serait l’une des réponses à cette menace de sécheresse qui se profile à l’occasion de chaque campagne agricole et qui risque, à chaque fois, de pénaliser gravement le budget de l’Etat.

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