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Mahjoubi Aherdane accusé par les siens d’avoir provoqué l’éviction du Mouvement populaire de la majorité gouvernementale

© D.R

Après avoir été bouté hors de la majorité gouvernementale, basculant dans l’opposition à corps défendant, le Mouvement populaire est confronté à une nouvelle épreuve. Un mouvement de contestation récemment créé vient de monter au créneau, mettant à rude épreuve la cohésion dont a fait preuve le MP depuis le mémorable congrès de fusion des trois mouvances populaires : le Mouvement national populaire (MNP) de Mahjoubi Aherdane, le Mouvement populaire (MP) de Mohand Laensar et l’Union démocratique (UD) de Mohamed Fadili. Comme son nom l’indique, – «Comité élargi pour la bonne gouvernance» -, ce comité conteste vigoureusement «l’unilatéralisme» qui aurait présidé à la gestion de tout le processus électoral. Dans un communiqué, publié au nom de ce collectif, et dont copie est parvenue à «ALM», le comité fait état de «grave crise politique et organisationnelle» au sein du MP. En appelant à une réunion urgente du Conseil national du parti, il annonce sa décision de saisir les autorités de tutelle (Justice, Intérieur, entre autres), sans écarter la possibilité de solliciter «un arbitrage Royal», en vue de faire la lumière sur «la violation» prétendue par le directoire du MP de la loi sur les partis durant tout le processus électoral. Contacté par ALM, Mohamed Mansouri, coordinateur du comité, affirme : «Le MP, qui est dirigé avec une mentalité ancienne, est appelé à revoir de fond en comble sa manière de gestion». Le coordinateur de ce comité (voir l’entretien) n’a pas fait dans la dentelle dans sa sortie contre les dirigeants du parti des harakis, notamment contre le numéro 1, Mahjoubi Aherdane, accusé de dépasser ses prérogatives de «président honorifique» et de gérer le parti avec «la vieille nouvelle mentalité du grand leader». Même constat relevé chez le commun des mécontents. «Le MP est une grande tente, l’accès est facile pour ceux qui voudraient y entrer et plus facile encore pour ceux qui voudraient en sortir», ne cesse de dire M. Aherdane, cité par un militant MP. On se trouve devant une autre version du fameux slogan «la terre est vaste» arboré par la direction du parti USFP lors de la tenue de son 6ème congrès. Sauf que le «différend» dans le cas du MP risque de se trouver devant les tribunaux. Quelles preuves le camp des mécontents pourrait-il alors faire valoir devant les tribunaux pour mettre en doute la manière dont la direction du MP gère le parti ? Une «preuve», si besoin en est, est ce qui s’est passé à Ouarzazate lors du scrutin du 7 septembre dernier. «Un membre du bureau politique du Mouvement populaire, Addi Sbaï, s’est présenté à ces élections en tant que candidat du parti Annahda wal Fadila à la circonscription d’Ouarzazate», proteste M. Mansouri. Libre à chacun de choisir l’étiquette politique qu’il veut. Ce n’est pas de cette oreille que M. Mansouri l’entend. «Le bon sens voudrait qu’un candidat qui souhaiterait se présenter au nom d’un autre parti démissionne de l’ancien parti», argue M. Mansouri. Or, relève M. Mansouri, «M. Sbaï, après avoir perdu au nom du Parti renaissance et vertu, est retourné dans le MP pour occuper de nouveau le poste de membre du bureau politique de ce dernier». Interrogé sur ce point, le porte-parole du MP, Essaïd Ameskane, a relevé à son tour un «gros paradoxe». Mais voilà, «en quoi cela gênerait M. Mansouri ?», s’interroge M. Ameskane. De toutes façons, le collectif des mécontents, – dont des présidents de conseils préfectoraux -, n’est pas à bout d’exemples pour contester la direction MP. M. Mansouri conteste «la manière dont les accréditations ont été octroyées aux candidats», et va jusqu’à accuser la présidence du parti d’avoir eu recours à des méthodes «clientélistes». Le même grief concerne la liste nationale. «Si nous n’avons rien contre les femmes qui ont été désignées, il n’en reste pas moins que la façon dont ces femmes ont été choisies est contraire aux règles démocratiques», a-t-il martelé. «La démocratie veut que cette question soit tranchée simplement par le recours au vote», enchaîne un autre contestataire … Et ce n’est pas fini… M. Mansouri enfonce cette fois le clou. «La raison qui a été derrière le basculement du MP dans l’opposition a été le rejet de la candidature du fils de M. Aherdane, Youssef, sur la liste des ministrables», croit-il savoir. Reste, les autres dirigeants du MP. Qu’en est-il du numéro deux de ce parti, en l’occurrence Mohand Laensar ? Des informations font état d’un «profond désaccord» entre le SG Laensar et le président Aherdane suite aux tractations des négociations menées récemment par le Premier ministre Abbas El Fassi pour former son gouvernement. M. Mansouri dénonce un renversement des rôles. «L’usage démocratique veut que c’est le SG qui assure la gestion d’un parti, mais, dans le cas du MP, c’est le président de ce parti qui tire réellement les ficelles», a-t-il fait constater. 

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