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Maintenance, talon d’Achille de la Samir

Le raffineur national, Samir, ne donne pas l’impression d’avoir tiré les leçons des expériences vécues. Même après l’incendie du 25 novembre 2002, où une raffinerie « toute neuve » a pris la place de l’ancienne, le bon sens imposait un nouveau dispositif de maintenance et de sécurité. Eu égard aux évènements du jeudi dernier, il est légitimité de déduire que rien n’a été entrepris dans ce sens. Déjà, en mars 2002, la centrale syndicale a attiré l’attention du management sur les économies effectuées au niveau du poste budgétaire du service maintenance et de sécurité, réduit au strict minimum. Cette réduction est d’ailleurs l’origine de l’enflamment, inavoué par le raffineur, d’une unité de distillation. Aussi, lors de l’inondation de la ville de Mohammedia, les syndicats ont laissé entendre que c’est plutôt le « souci de rentabilité et de réduction des dépenses d’exploitation est derrière les erreurs graves qui ont accentué la vulnérabilité des installations de l’usine ». À ces doléances, Abderrahmane Saaïdi, directeur général de Samir rétorquait « Parlez-moi de tous les problèmes sauf celui de la réduction du personnel et de la sécurité ». Même si à son actif, Abderrahmane Saaïdi a réussi a démontrer « la mafia » du service maintenance, coupable de détournement et de falsification de documents, a-t-il pris le soin de mettre en place un service des prestations conformes aux standards internationaux ? Tout porte à croire que rien n’a été entrepris dans ce sens. Le professionnalisme nécessaire à une telle tâche, en plus d’une bonne compréhension des enjeux de sécurité et de production dans le respect des objectifs à long terme, n’est toujours pas atteint. Le manque de communication dans ce sens est total. D’ailleurs, les chiffres de l’entreprise entretiennent le flou. Les charges d’exploitation en 2002 s’élevaient à 15,3 milliards de dirhams en baisse de 13,5 % par rapport à 2001 en raison de la réduction des quantités achetées et des prix d’acquisition ainsi qu’à la suspension des importations de butane, liées à la réduction de l’activité consécutive au sinistre du 25 novembre. «La Samir collabore avec plus de 200 entreprises sous-traitantes marocaines. Les charges locales externes (sous-traitance, assurances, …) s’élèvent à 8,5 milliards de dirhams par an», précise le commentaire accompagnant les chiffres rendus publics par la société sans toutefois, prendre le soin de donner le détail. D’ailleurs la communauté d’analystes, la mieux placée pour renseigner sur ces choses, ne trouve pas de vis-à-vis en mesure de rependre à ses attentes. Les multiples courriers restent sans réponses. En plus, la visite promise par le management Samir se fait toujours attendre. Reste à espérer que les incidents de jeudi dernier pousseront la société à ouvrir plus ses portes et ses livres comptables. Les attentes se font aussi en matière de sous-traitance de la maintenance et la sécurité du site. L’industrie pétrolière tend à se concentrer sur son activité de production tout en s’appuyant sur des partenaires en maintenance. La formation continue, de plan de progrès de personnel, de management de la sécurité et de définition de plan stratégique à moyen terme permettent d’adapter la politique de maintenance aux objectifs à court, moyen et long termes du raffineur. À moins qu’il y est une autre stratégie non révélée !

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