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Mais Où est passé le gouvernement ?

Mercredi dernier, dans les environs de 3 heures et demie du matin, des sources officielles rapportent qu’une secousse sismique a été enregistrée, dans la nuit de lundi à mardi, vers 2h.30, dans les régions d’Al Hoceïma, Fès et Taza et que des vibrations ont été ressenties par les habitants de ces régions, en ajoutant que « la secousse, dont l’épicentre n’a pas encore été déterminé, n’a pas fait de victimes ». Mais, quatre heures plus tard, l’on revient pour dire que la secousse a fait vingt morts dans la province d’Al Hoceïma.
Un bilan qui allait s’avérer, par la suite, très loin de la réalité et de la gravité de la situation. Hier en début d’après-midi, le nombre des victimes était de l’ordre de 600 morts et des centaines de blessés.
A 7h.45 du matin, l’on rapporte que « sur Hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI, d’importants moyens humains et matériels ont été mobilisés pour venir en aide aux populations touchées par le séisme qui a frappé la région d’Al-Hoceïma ».
« Des éléments des Forces armées royales, de la gendarmerie royale, de la Marine royale, de la Protection civile, des Forces auxiliaires et des services régionaux et locaux sont déjà à pied-d’oeuvre, ajoute-t-on, dans les zones touchées.
Et « des hélicoptères et du matériel de divers types ont été mobilisés pour les besoins des opérations de secours, auxquelles participe également la Fondation Mohammed V pour la solidarité ».
Deux heures après, le Laboratoire de géophysique relevant du Centre national pour la recherche scientifique et technique se manifeste.
« L’épicentre de cette secousse était d’une magnitude de 6 degrés sur l’échelle de Richter » dit-il, en précisant que contrairement à des déclarations précédentes, l’épicentre se situe dans la commune d’Aït Kamra.
A midi, la Fondation Mohammed V pour la solidarité déclare avoir mobilisé une équipe médicale et deux avions transportant des tentes et des produits alimentaires pour secourir les victimes du séisme d’Al Hoceïma.
Mais, ce n’est qu’à partir de 13 heures, que des chiffres détaillés sont annoncés.
Dans un premier temps, il a été question de « 226 morts d’Al Hoceïma se répartissant en 164 dans la localité d’Imzroune, 25 à Aït Youssef Ouali, 13 au pachalik d’Imzroune, 6 à Ben Hadifa, 15 à Neggour et 3 à Beni Boufrah ».
Les trois morts de Nador ont été enregistrés dans la localité d’Iglmouss.
Plus tard, les autorités annoncent que sept blessés graves victimes du séisme, dont une fille de 12 ans, sont arrivés, à bord d’un avion militaire à la base militaire de Salé, d’où ils devaient être évacués sur l’hôpital militaire Mohammed V de Rabat.
Et d’ajouter que d’importantes unités de secours sont à pied-d’oeuvre dans les zones touchées pour apporter assistance aux sinistrés.
Dans la fin de l’après-midi, le ministre de la Santé, Mohamed Cheikh Biadillah affirme que la situation est très bien maîtrisée, et que toutes les victimes ont été prises en charge sur place, sauf quelques personnes souffrant de problèmes à la colonne vertébrale qui ont été transférées, par précaution, à l’hôpital Mohammed V de Rabat.
Mais sur le terrain, la situation était catastrophique, en dépit de l’aide acheminée, à bord de deux avions affrétés par la Fondation, laquelle est « constituée de 500 couvertures, 100 tentes, une tonne de médicaments, 3.000 litres d’huile, 5 tonnes de sucre, 2.000 litres de lait UHT et 864 boîtes de fromage», en plus d’une équipe de 12 médecins et une ambulance. Sachant qu’une autre ambulance de la Fondation était déjà sur place.
De son côté, le ministre de l’Equipement et du Transport, Karim Ghellab, indique, pour marquer sa présence, que son département a mobilisé 19 engins de levage et de manutention pour faciliter les opérations de secours dans les zones touchées par le séisme, avant d’ajouter dans une déclaration à la Radio nationale, que huit appareils se trouvent déjà sur place.
Dans une déclaration à la première chaîne de télévision (TVM), diffusée dans son journal du soir, le ministre de l’Intérieur, Al Mustapha Sahel rassure la population en déclarant que « l’Etat prendra toutes les mesures pour venir en aide aux sinistrés ».
Entre temps, près de la moitié des habitants d’Al Hoceïma décident de passer la nuit en dehors de leurs domiciles craignant une nouvelle forte secousse.
Dans les villages avoisinants, les familles pleurent leurs proches et parents et tentent désespéramment de sauver ceux qui sont encore en vie. Mais, combien sont-ils ?
Personne ne le sait.
En attendant, dans les régions sinistrées, les scènes de deuils sont de plus en plus suivies de manifestations contestataires.

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