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Mais où sont passées les ADM ?

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Depuis la prise de Bagdad, le 9 avril, correspondant au renversement du régime de Saddam Hussein, tout le monde commence à se poser des questions sur la prétendue présence d’armes de destruction massive. A tel point que plusieurs voix se sont levées pour dire qu’il s’agit d’une baudruche exagérément gonflée et qui finira bien par se dégonfler. Les troupes américaines qui ont pris le contrôle de la capitale irakienne, n’ont, jusqu’à présent, trouvé aucune trace des armes de destruction massive, dont la possession par l’Irak était l’une des justifications avancées par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pour renverser le dirigeant irakien. La ligne officielle de Washington reste que ces armes finiront par être découvertes, même si le ton se fait de moins en moins assuré. Pour l’heure, la polémique porte notamment sur les efforts supposés de l’Irak pour acquérir de l’uranium au Niger en vue de développer des armes nucléaires, une accusation lancée initialement par presse italienne interposée. Prétendument étayées par les services de renseignement britanniques, ces affirmations avaient été reprises par le président américain George Bush lui-même. Dégonflées depuis, elles provoquent une polémique tant aux Etats-Unis qu’en Grande-Bretagne, aggravée dans ce dernier pays par la mort de David Kelly, un expert du ministère britannique de la Défense qui avait indiqué à la BBC que les accusations portées contre l’Irak étaient exagérées. Le Dr Kelly serait, selon la police britannique, mort des suites d’une hémorragie consécutive à une incision du poignet gauche. Mais en dépit de la crise politique suscitée par la mort de Kelly, le Premier ministre Tony Blair a dit ne pas regretter d’être entré en guerre contre le régime de Saddam Hussein, accusé de se doter d’armes de destruction massive. «Il ne fait pas le moindre doute pour moi que l’Irak tentait de mettre au point ces armes. Je crois que c’est ce qu’il fallait faire, aussi difficile que ce fût», a-t-il déclaré à un étudiant qui l’interrogeait à l’Université pékinoise de Tsinghua. «Les experts en Irak n’en sont qu’au début de leur tâche et, lorsqu’ils présenteront leur rapport, les gens verront ce qu’est la vérité», a-t-il dit. Il semble par ailleurs que le malaise généré par cette question d’armes de destruction massive en Irak continue de faire des «dommages collatéraux» des deux côtés de l’Atlantique. Ainsi, Stephen Hadley, le conseiller adjoint de George W. Bush à la sécurité nationale, est devenu mardi le deuxième haut responsable américain à présenter des excuses pour avoir laissé des informations erronées sur les ambitions nucléaires irakiennes s’infiltrer dans le discours sur l’Etat de l’Union prononcé par le président américain devant le Congrès en janvier. Hadley, qui est l’adjoint de Condoleeza Rice, a déclaré devant la presse qu’il avait reçu deux notes de la CIA et un appel téléphonique de son directeur George Tenet en octobre dernier, soulevant des objections à l’information selon laquelle l’Irak aurait tenté d’acheter de l’uranium en Afrique pour construire des armes nucléaires. En conséquence, a-t-il expliqué, des passages reprenant cette information avaient été retirés d’un discours sur l’Irak prononcé par le président à Cincinnati le 7 octobre dernier. Mais Hadley a laissé entendre qu’il avait oublié les détails des notes et de la conversation téléphonique lorsque l’administration Bush a commencé à préparer le discours sur l’Etat de l’Union. «Les critères élevés fixés par le Président n’ont pas été atteints», a-t-il reconnu avant d’annoncer qu’il avait présenté lundi ses excuses au président, qui aurait refusé la démission de son collaborateur. Bien avant lui, George Tenet avait reconnu qu’il aurait dû soulever des objections à la phrase concernant cette fausse information sur l’uranium lorsque la CIA avait reçu en avance la copie du discours de l’état de l’Union. Un discours dans lequel George Bush déclarait, le 28 janvier dernier : «le gouvernement britannique a appris que Saddam Hussein avait récemment cherché à se procurer des quantités significatives d’uranium en Afrique». Une allégation qui est un élément clé de l’accusation selon laquelle Bagdad relançait un programme d’armement nucléaire, un point majeur avancé par le chef de l’Exécutif américain pour justifier la guerre en Irak. La mort des deux fils de Saddam Hussein a des airs de bouffée d’oxygène pour Washington et Londres.

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