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Manar Slimi : «13.000 associations relevant du PJD s’activent aujourd’hui au niveau local»

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ALM : Comment évaluez-vous les chances du PJD lors des prochaines élections communales?
Manar Slimi : Tout d’abord, il faut rappeler que les élections locales diffèrent fondamentalement des Législatives. Pour les Communales, les partis politiques tablent sur la proximité avec les citoyens. On s’éloigne un peu de la politique, dans le sens de la lutte stratégique au niveau national entre les formations politiques, et on mise sur tout ce qui a un caractère local. D’ailleurs, il n’est pas étonnant de savoir que, lors des élections communales de 2009, les élites des associations civiles qui s’activent au niveau local ont constitué 16% des personnes élues. Par contre, pour ce qui est des Législatives, on ne parie pas trop sur cette question de proximité. S’agissant des chances du PJD, on peut dire qu’il y a plusieurs facteurs qui peuvent l’aider à réaliser un bon score lors des prochaines échéances.

Quels sont ces facteurs?
Tout d’abord, en raison de leur grande victoire lors du scrutin du 25 novembre, le climat politique général est favorable à une nouvelle victoire des islamistes ou du moins à un bon score lors des Communales. Aussi, depuis la nomination des membres du gouvernement de Benkirane, on remarque que les ministres du PJD entreprennent de temps en temps des initiatives qui accroissent la popularité du parti auprès des citoyens. On a vu, par exemple, le chef de gouvernement accomplir la prière aux côtés des citoyens. On l’a également vu pleurer lors de la prière rogatoire. Tout ce «marketing» aura des répercussions positives sur l’image du parti et sur ses résultats lors des prochaines Communales. Un autre facteur qui pourrait aider les islamistes, la chute du système des notables. Le mouvement de protestation qu’a connu récemment la ville de Khénifra montre clairement qu’il y a une transformation qui s’opère au niveau de la représentativité au sein de l’Etat. Ce qui prouve que le système des notables est en net recul. Un autre élément est lié au fait qu’au niveau des villes gérées par le PJD il n’y a pas de grands problèmes, à quelques exceptions.

Quid des autres partis?
Seuls le PJD, l’Istiqlal et le MP peuvent réaliser un bon score lors des prochaines Communales. On peut dire que les autres partis ne sont pas encore prêts. Certains souffrent de problèmes organisationnels liés aux bases tel le RNI. Il y en a d’autres qui cherchent à se restructurer à travers le passage à l’opposition tel l’USFP ou le PAM. Certes, le PJD ne réalisera pas un raz-de-marée lors des Communales comme cela a été le cas pour les Législatives avec ce grand écart avec l’Istiqlal. Mais, le PJD arrivera au moins à la première ou à la deuxième place.

On sait que la présence du PJD est relativement faible au niveau des communes rurales. Comment pourra-t-il remédier à ce problème?
Il ne faut pas perdre de vue que le PJD a réussi lors des dernières Législatives à atteindre des régions profondes qu’on croyait difficiles. Étant donné que les élections communales auront lieu fort probablement en juin prochain, le PJD pourra réaliser un bon score car on sera toujours au stade de la mobilisation et on n’aura pas encore atteint le stade de l’évaluation du rendement du gouvernement. Il faut savoir, en outre, qu’on a aujourd’hui environ 13.000 associations relevant du PJD qui s’activent au niveau local.

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