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Manhasset II : Le Maroc réitère son rejet de toute option autre que l’autonomie

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Le Maroc et le Polisario se retrouvent à Manhasset, ce vendredi, pour un deuxième round des négociations directes initiées le 18 juin dernier sur recommandation du Conseil de sécurité de l’ONU. La délégation marocaine entamera cette deuxième phase dans une "position plus confortable", comme l’avait souligné Taïeb Fassi Fihri, ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération. Le Royaume, avant de décliner son initiative d’autonomie pour la région du Sahara, mais aussi après le premier round des négociations, a eu le soutien de plusieurs capitales du monde. Sa proposition, qui n’est nullement "figée", a été saluée comme étant "sérieuse" et "crédible". De même pour les efforts qui ont précédé son élaboration, au niveau national, mais aussi au niveau international à travers des visites entreprises par les délégations marocaines dans des dizaines de capitales. Juste après les consultations du Conseil de sécurité sur le Sahara après le premier round des négociations, cet élan de sympathie pour le sérieux des efforts du Maroc a été confirmé par plusieurs hauts responsables internationaux. «L’initiative du Maroc pourrait fournir un cadre réaliste pour commencer les négociations sur un plan qui prévoirait une véritable autonomie, à condition qu’elle soit acceptée par les populations locales», a déclaré Jackie Wolcott Sanders, ambassadrice-adjointe américaine auprès de l’ONU, au sortir des consultations du Conseil de sécurité. Récemment, c’est le président américain George Bush qui saluait, dans un message à l’occasion de la Fête du Trône, les efforts consentis par Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour résoudre le conflit du Sahara.
Pour le Maroc, il n’est pas question d’aller au-delà des propositions contenues dans son initiative pour une autonomie au Sahara et c’est sur cette base qu’il participera à la deuxième phase des négociations. «Le Maroc rejette catégoriquement l’option de l’indépendance et même toute allusion à cette issue», a expliqué Taïeb Fassi Fihri qui ajoute que le Maroc reviendra à Manhasset «la main tendue» et armé d’une «stratégie claire».  «C’en est fini avec les prétentions du Polisario quant à une présumée représentation exclusive des Sahraouis», affirmait, à son tour, Chakib Benmoussa, ministre de l’Intérieur et chef de la délégation des négociateurs marocains en allusion à la présence effective du Corcas lors des négociations de Manhasset.
Le Maroc, dans son initiative, a réussi à démontrer que sa proposition n’était pas en contradiction avec la légalité internationale et moins avec le principe d’autodétermination si cher aux séparatistes. L’initiative marocaine est «adéquate et juste, du fait qu’elle est considérée comme une forme d’autodétermination par le Droit international», expliquait à Laâyoune Khalli Henna Ould Errachid, de retour de Manhasset, lors de la session extraordinaire du Corcas.  Au moment où au Maroc toutes les institutions du pays étaient mises au courant de l’évolution du dossier du Sahara après Manhasset I comme l’avait décidé Sa Majesté le Roi, la délégation polisarienne se faisait "tirer les oreilles" par Alger et les radicaux du Polisario, Lamine Ould El Bouhali en tête. Mahfoud Ali Beiba et ses compagnons avaient été accusés de «trahison», mais surtout de ne pas avoir pris en compte les «intérêts et les sacrifices» de l’Algérie durant les décennies qu’a duré le conflit. Il était même question de menaces de changer des noms parmi cette équipe sous la pression conjuguée des radicaux et des renseignements algériens.
Aujourd’hui, le Polisario déclare qu’il entamera ce nouveau round avec «bonne volonté» et «bonne foi». La même position est exprimée par le Maroc. Sauf qu’entre les déclarations de principe et la réalité, il existe un grand gap. 
Qu’en sera-t-il de la suite à donner au dossier dans le cas d’un blocage. «La balle est dans l’autre camp», répliquent les responsables marocains. «Le Sahara est au Maroc et le Maroc est dans son Sahara», tranche Taïeb Fassi Fihri.
La délégation marocaine est conduite par le ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa. Elle comprend, en outre Taïeb Fassi Fihri, Mohamed Yassine Mansouri, Khalli Henna Ould Errachid et Mostafa Sahel, entre autres.

S.M le Roi : «L’autonomie, rien que l’autonomie»

Dans son dernier discours du Trône, SM le Roi a réaffirmé l’attachement du Royaume à ses provinces sahariennes, précisant que l’offre d’autonomie ne saurait être octroyée que dans le strict respect de l’intégrité territoriale du Maroc.
«L’autonomie ne peut s’appliquer que dans le strict respect de la souveraineté du Royaume sur ses provinces sahariennes» et «l’intégrité territoriale du Royaume est indivisible». C’est avec une fermeté qui n’a d’égal que l’attachement inaliénable du Royaume à ses provinces du Sud que SM le Roi a évoqué, dans son discours du Trône, la question du Sahara. Le message, livré par le Souverain, à une dizaine de jours du lancement du deuxième round de négociations de Manhasset, est on ne peut plus clair. «Le Maroc ne saurait être l’otage des calculs des autres», a déclaré le Souverain, en allusion aux manœuvres désespérées des ennemis de l’intégrité territoriale. Evoquant «le droit à l’autodétermination», qui n’implique en aucun cas un «droit à l’indépendance», SM le Roi a précisé qu’il s’agit là d’une «interprétation erronée». «L’octroi de l’autonomie ne se fera que dans le cadre de la souveraineté du Maroc sur son Sahara», a martelé le Souverain qui a salué «la position du Conseil de sécurité» et la résolution 1754 ayant clairement fait les éloges de l’Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie au Sahara. SM le Roi s’est également félicité du soutien apporté à l’offre marocaine par les «forces agissantes», allusion faite à l’adhésion exprimée notamment par les pays membres du Conseil de sécurité à la proposition faite par le Maroc pour un règlement définitif du conflit créé autour des provinces sahariennes. SM le Roi a précisé que «la main du Royaume reste tendue» à la partie adverse. Le Maroc avait déjà fait signifier que son initiative, qualifiée d’"ouverte et de flexible", d’octroyer un statut d’autonomie au Sahara, et exception faite de la question de la souveraineté, peut être enrichie par les propositions qui pourraient être faites par les autres parties au conflit.

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