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Maroc 2010 : Un pari sur la sécurité

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L’organisation d’une Coupe du monde n’est pas une mince affaire. Les responsables de la candidature marocaine en sont conscients.
Destination touristique par excellence, le Royaume a donc l’habitude de recevoir. Et jusqu’à présent, aucun incident majeur n’a été enregistré. Les attentats du 16 mai dernier et l’implication de plusieurs Marocains, aussi bien dans les tragiques événements de Casablanca que dans ceux du 11 mars à Madrid n’a apparemment rien changé à la solidité du dossier marocain. Organiser un tel événement revient à être en mesure d’accueillir 32 équipes qui comptent parmi les meilleures au monde et des millions de visiteurs. Le système mis en place est inspiré de ceux adoptés lors des différentes éditions, notamment celles de 1994 aux Etats Unis et de 1998 en France. Les services de sécurité marocains ont préparé un premier Concept opérationnel de Sécurité, basé sur la coopération des différents services au niveau central, régional et local.
Chacune des huit villes qui abriteront des rencontres du Mondial sera dotée d’une cellule de sécurité régionale présidée par le wali ou le gouverneur de la région et comportant les représentants locaux de tous les services de sécurités nationaux. Le travail de ces huit cellules sera coordonné et supervisé par une cellule centrale, présidée par le ministre de l’Intérieur en personne et où siègent les hauts gradés des Forces Armées Royales, la Sûreté nationale, la Gendarmerie royale, les Forces auxiliaires et la Protection civile. Tout ce beau monde opérera suivant un schéma de sécurité préalablement approuvé par la Fédération internationale (FIFA) et dont la mise en application sera étroitement surveillée par ses experts.
Ce Concept opérationnel de Sécurité servira de base pour l’élaboration du Concept détaillé définitif (CDD). Pour ce qui est de la sécurité des infrastructures sportives, celle-ci sera déployée sur deux périmètres. Le premier concerne les abords des stades et a pour mission d’assurer la sécurité des joueurs, des membres des délégations officielles ainsi que des spectateurs. L’accès à ce périmètre sera très surveillé et interdit à toute personne ne disposant pas de tickets ou d’accréditations officielles. Le second périmètre est, quant à lui, plus proche de l’enceinte du stade. Un second check-point sera mis en place et permettra une deuxième vérification de toute personne désirant accéder à l’intérieur. Les deux périmètres, ainsi que les gradins, tribunes, aires de jeu, vestiaires et zones mixtes seront surveillés électroniquement à l’aide de caméras fixes et mobiles.
La gestion de crise est un volet que le dossier technique présenté le 30 septembre 2003 a longuement expliqué devant le comité exécutif de la FIFA. En premier lieu se trouvent les risques d’éventuels actes terroristes. Un important dispositif de sécurité sera mis en place dans les différents aéroports, ports et stations de trains et qui est en parfaite adéquation avec les standards internationaux en la matière. Les relations privilégiées qu’entretiennent les services de sécurité marocains avec les différentes agences de sécurité internationales ont été mises en exergue, notamment en matière d’identification des personnes suspectes et d’échanges d’informations. Le mot d’ordre est le suivant : pour parer à tout éventuel risque terroriste, fléau international qui a touché de nombreux pays considérés intouchables pourtant jusqu’à tout récemment, l’expertise de plusieurs conseillers en sécurité a été sollicitée.
Deux experts se sont particulièrement penchés sur la confection du dossier marocain. L’un d’eux, Bob Stiles, est américain et était en charge de la sécurité des Jeux Olympique d’Atlanta en 1996, de ceux d’hiver de Torino et d’été en 2008 à Pékin ainsi que des deux Coupes du monde de football, masculine en 1994 et féminine en 1999. Le second, un Français, dont le soutien a été d’ordre stratégique, est Jacques Lambert, président du comité d’organisation de la Coupe du monde 1998.
La sécurité du Mondial est également d’ordre sanitaire. A ce niveau, le Maroc n’a pas à rougir du processus mis en place. L’excellent environnement sanitaire dont jouit le Maroc, notamment avec un risque infectieux des plus bas en Afrique (Sida, maladies infectieuses entre autres) et le sévère contrôle exercé par les autorités sanitaires marocaines (contrôle des transferts sanguins et excellente qualité de l’eau), font du Royaume une excellente terre pour abriter le plus grand événement footbalistique de la planète. Le tout est doublé d’un dispositif sanitaire et médical, en amont comme en aval, qui mobilise tous les établissements et toutes instances publics, semi-publics et privés. A la qualité du matériel s’ajoute une autre, celle des hommes.

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