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Maroc Telecom : Un abonnement à la réussite

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La troisième date fut la bonne. Après deux reports successifs, à cause des tristes évènements d’Al Hoceima , la tant attendue conférence de presse de l’opérateur historique de télécommunications, Maroc Telecom, a bien eu lieu le mardi 23 mars à Rabat. Il faut dire que l’évènement valait tant d’attente. Et pour cause. Les yeux des opérateurs et analystes financiers, surtout étrangers, sont désormais rivés sur l’opérateur marocain afin de s’enquérir de son état de santé. Il en ressort que Maroc Telecom se porte bien, voire même, il a une santé financière enviable. Devant une salle comble, son président, Abdeslam Ahizoune, communicateur attitré a présenté à la presse les résultats 2003 de l’entreprise. Serin et confiant, comme à son habitude, il a commencé par serrer la main aux différents représentants de la presse nationale. Avec son sourire naturel qui ne le quitte pas, l’énoncé des chiffres clés de l’activité le rendait plus prononcé. Il faut dire qu’il y a de quoi.
En premier, l’Etat actionnaire doit se frotter assurément les mains. Maroc Telecom est devenu un important contribuable avec 6,2 milliards de DH versés au Trésor public. La ventilation de ce montant fait ressortir un impôt sur les sociétés de 2,02 milliards de DH. Une TVA nette versée de 1,5 milliard de DH. 900 millions d’impôts divers et 1,8 milliard de DH de dividendes versés à l’Etat. Le partenaire stratégique, Vivendi Universal, recevra la contrepartie de ses 35 % du capital.
Derrière cette forte contribution au budget public, la stimulation constante du marché de la téléphonie nationale. Avec un chiffre d’affaires de 15,2 milliards de dirhams en 2003, en progression de 3,4 % par rapport à l’année précédente, Maroc Telecom poursuit son solide développement. Cette croissance s’accompagne d’une amélioration de la rentabilité : «l’Ebitda atteint 9,1 milliards de dirhams, soit une progression de 11,6 %, et le résultat net croît de 8,5 % pour atteindre 4 milliards de dirhams», explique Abdeslam Ahizoune. Enfin, le parc des abonnés au mobile a passé le cap des 5 millions en 2003 (68 % de part de marché) et le fixe s’est consolidé à 1,2 million de lignes. À y regarder de plus près, le chiffre d’affaires de Maroc Telecom représente 3,5 % du PIB du Royaume. L’entreprise emploie directement 12 000 personnes et concourt à l’emploi de 17000 revendeurs.
Le réseau des 23 000 téléboutiques fournit du travail à 70 000 personnes. «Les centres d’appel auxquels Maroc Telecom apporte un soutien très actif grâce au «guichet unique» ont déjà créé plus de 8 000 emplois et de nombreux projets prévus pour 2004 devraient plus que doubler ce chiffre», assure le président tout en prenant l’engagement de faire de l’opérateur un facteur de dynamisme pour l’économie nationale.
L’approche Maroc Telecom vise,d’abord, la réduction régulière des coûts des télécommunications pour accroître la compétitivité des acteurs économiques marocains.
Ensuite, en fournissant à ceux-ci des infrastructures performantes, sans cesse mises aux normes des dernières technologies, grâce à des investissements soutenus, supérieurs à 2,3 milliards de dirhams par an en moyenne. «C’est ainsi qu’en 2003, Maroc Telecom a introduit l’ADSL pour Internet, le MMS après le SMS pour le mobile, le VPN-IP pour les réseaux d’entreprise», explique Abdesslam Ahizoune. Enfin, l’entreprise contribue à la démocratisation des télécommunications, par des tarifs adaptés à la demande locale.
A l’occasion de cette conférence de presse, le président de Maroc Telecom a livré une information très attendue par les opérateurs économiques, les milieux universitaires et la jeunesse du pays, c’est-à-dire le lancement de l’ADSL en connexion illimitée, concomitant avec de nouvelles baisses tarifaires.
Cette conférence fut aussi l’occasion pour le président Ahizoune de rétablir certaines vérités concernant la récente polémique initiée par le concurrent : «Preuve à l’appui, c’est plutôt le concurrent qui a porté atteinte à la concurrence. Il a délibérément, interrompu l’interconnexion ouverte et garantie à l’international».
Le patron de Maroc Telecom ne mâche pas ses mots: «Comment voulez-vous assurer un succès à l’attribution de la seconde licence fixe dans de telles conditions ?», s’interroge-t-il. Par contre, la concurrence est plutôt salutaire : «Grâce à nous, les clients prépayés de la concurrence ont finalement pu bénéficier d’un bonus. Nous ne pouvons que nous réjouir», lance le président de Maroc Telecom. Enfin, il faut croire que si la concurrence est loyale, elle profite à l’ensemble des opérateurs.
En tout cas, ses bienfaits sur les comptes de Maroc Telecom sont facilement décelables. Les chiffres l’attestent .

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