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Marocanisation : Un système et des échecs

Le système de la marocanisation, adopté en 1973, faisait partie d’un plan économique (1973-1977) intégré, orienté vers une croissance plus soutenue et une plus grande justice sociale qui en constituent la trame principale, où s’inscrivent des mesures d’accompagnement telles que la «marocanisation» du commerce et de l’industrie, la récupération des terres étrangères et la refonte du code des investissements.
Une marocanisation qui n’a pas été sans stimuler l’initiative privée nationale et favoriser plus particulièrement le développement de l’industrie. L’Etat élargit en même temps la couverture sociale des salariés et entreprend, notamment par le biais de la CDG, la marocanisation de Lafarge-Maroc, de la Société marocaine des Etablissements J.J.Carnaud et Forges de Basse Indre et de la CIFM. Le Lancement du programme d’aménagement des zones industrielles de Salé, Khémisset, Nador, Settat, Bouznika, Marrakech et Ben M’Sik était également au menu, ainsi que la création du RCAR (Régime Collectif d’Allocation de Retraite).
Ceci pour l’industrie. Que ce soit en matière d’industrie ou d’agriculture, la marocanisation aura été minée par plus d’un écart. Véritable talon d’Achille de l’agriculture marocaine, le foncier demeure l’otage de textes et de pratiques héritées du protectorat, auxquelles il faudrait ajouter les fermes et les terres reprises par les notables après la marocanisation des années 70.
Acquises dans des conditions peu claires, au dirham symbolique, ces superficies énormes constituent de véritables îlots de prospérités dans le marasme qui prévaut ailleurs. Normal, puisque l’irrigation est destinée, en premier lieu, à ces fermes, la mécanisation, les cultures d’exportation, bref ces havres de paix terriens ont récupéré, non seulement des avantages en nature des politiques agricoles initiées depuis des décennies, mais bénéficient également de la bénédiction de l’administration, selon le principe, désormais établi, que « charité bien ordonnée commence par soi-même ».
Dans le but de promouvoir les investissements, surtout étrangers, la loi, qui limitait la participation des étrangers au capital des sociétés marocaines et connue sous l’appellation de « la loi sur la marocanisation », a été abolie en septembre 1993. Une nouvelle réglementation bancaire a été adoptée et un programme de privatisation a été lancé. Un autre signe de l’échec d’une politique qui, tous comptes faits, a profité moins au pays qu’à certains privilégiés.

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