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Marrakech : Guerre dans la palmeraie

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Le torchon brûle toujours entre le Conseil syndical et le syndic de la copropriété des Jardins de la Palmeraie de Marrakech. Les premiers crient à l’arnaque et révoquent Jacques Knafo, le syndic. Ce dernier parle d’une décision arbitraire et illégale.
Donnant suite au différend qui les oppose, les copropriétaires reviennent sur les raisons ayant conduit à la révocation de M. Knafo. Des raisons qui vont de l’absence de communication du syndic sur ses actions auprès du conseil syndical à la non-prise en compte des décisions prises par les copropriétaires en AGO, comme c’est le cas pour le projet de budget de 350.000 DH d’équipement en 2003 portant sur l’aménagement et la création du chemin d’accès au parking, et qui, bien que rejetée par les copropriétaires, a été mentionnée comme acceptée dans les PV de l’assemblée et qui « utilisée à d’autres fins ». Des accusations auxquelles s’ajoutent bien d’autres (voir entretien ci-contre), notamment l’engagement par M. Knafo de personnel supplémentaire au frais de la copropriété, mais à des fins personnelles, et des menaces proférées, ainsi que d’actes d’agression, à l’encontre de certains copropriétaires, selon les dires du Conseil syndical.
Les membres du Conseil syndical s’étonnent à cet égard que la révocation ait été jugée illégale. Une révocation que M. Knafo affirme qu’elle a été rejetée par le Tribunal début mars pour vice de forme. Selon le syndic, les copropriétaires auraient même désigné un comité d’arbitrage qui aurait obtenu un accord pour la tenue « d’une vraie assemblée générale incessamment ». Et d’ajouter que les raisons de cette révocation sont ailleurs, notamment dans les efforts de recouvrement des cotisations auxquels il avait procédé, ce qui lui a attiré plus d’une inimitié. Des affirmations que le Conseil syndical rejette à son tour en bloc. Pour maître Abdessamad Chekroun, avocat du Conseil syndical, « il s’agissait d’une décision concertée et réfléchie et elle était guidée par les agissements abusifs, discriminatoires et bureaucratiques de ce dernier, et qui constitueraient certainement matière pour engager sa responsabilité à l’égard de la masse des copropriétaires des Jardins de la Palmeraie de Marrakech ». La décision de révocation du syndic aurait été votée et constatée par le P.V de la réunion du Conseil syndical en date du 02 décembre 2003 moyennant une unanimité des voix des membres du conseil présents et représentés (un seul membre seulement étant absent et excusé).
La résidence abrite quelque 550 copropriétaires. Son syndic emploie aujourd’hui 140 personnes et gère un patrimoine d’une cinquantaine d’hectares pour une valeur estimée à plus de 10.000 DH/m2.
La copropriété des Jardins de la Palmeraie est une entité regroupant l’ensemble des copropriétaires des villas et résidences sises au circuit touristique de la palmeraie et régie par les dispositions de la loi n°18-00 relative au statut de la copropriété des immeubles bâtis. Cette situation repose la question sur le degré de précision de cette loi. Une loi qui reste floue quant aux attributions réelles et le rôle d’un syndic. Modernisant de façon incontestable un droit antérieur largement dépassé en généralisant l’applicabilité de cette loi au-delà des « quartiers européens et marocains des villes nouvelles», cette loi traduit certes l’importance acquise par la copropriété tant horizontale que verticale dans l’évolution de l’habitat. Mais elle n’en péche pas moins par manque de précision, attribuant toutes les prorogatives au syndic, mais accordant au Conseil syndical le droit d’intervenir dès lors qu’il s’agit d’une copropriété regroupant plus de 8 résidences. Des approximations d’ordre terminologique, comme pour la définition du droit de vote. Aussi, la loi nouvelle n’a pas mis en place un organe intermédiaire entre l’assemblée générale et le syndic afin de confier à une commission restreinte d’élus la mission d’assurer une représentation plus permanente des copropriétaires dans la vie de la copropriété et aussi, et surtout, d’encadrer l’action du syndic. Il appartient donc au règlement de copropriété de prendre en charge cet outil de liaison propre à garantir un fonctionnement plus harmonieux et plus transparent des instances de la copropriété.

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