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Médias publics : les berbères s’énervent

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Entre la SNRT et les milieux associatifs amazighs, la tension est montée d’un cran. La déclaration, faite par le P-DG de la SNRT Fayçal Laraïchi lors du lancement des émissions de la chaîne «Arriyadia», a été la goutte qui a fait déborder le vase. Dans un communiqué, dont copie est parvenue à « ALM », l’Association marocaine de recherche et d’échange culturels (Amrec) a dénoncé « le refus » du patron de la SNRT « d’octroyer un quota à l’amazighité dans les chaînes publiques », précisant que ce «refus contredit la convention signée par le ministère de la Communication et l’Institut royal de la culture amazighe qui affirme la nécessité de réserver 30% du volume horaire des moyens d’information au sein des chaînes de télévision publiques pour l’amazigh».
S’agit-il, réellement, d’une entorse aux engagements contenus dans le cahier des charges signé par la SNRT et le ministère de la Communication et approuvé par la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) ? Contacté par « ALM », Ahmed Assid est affirmatif. Et ne compte pas rester les bras croisés. En coordination avec d’autres activistes amazighs, il vient de créer un Comité national pour la défense de l’amazighité dans la télévision publique. « Rien dans le cahier des charges de la SNRT n’a été respecté », décrie-t-il. « La majorité des émissions qui ont été proposées depuis 2005 ont été bloquées », constate-t-il. Le chercheur a renvoyé dos-à-dos TVM et 2M, coupables à ses yeux  d’avoir dérogé à leurs obligations. Evoquant la chaîne d’Aïn Sebâa, M. Assid s’est demandé pourquoi cette chaîne n’a toujours pas diffusé l’émission «Canal amazigh», prévue du lundi jusqu’au vendredi, alors qu’elle l’avait annoncée à grand renfort de spots publicitaires. Toujours selon M. Assid, plusieurs autres émissions d’expression amazighe n’ont jamais vu le jour tels ce documentaire de 26 minutes hebdomadaires destiné à faire connaître les coutumes amazighes, cette émission quotidienne de 13 minutes, ces 12 films de 90 minutes censés être produits par 2M.
Qu’en est-il de l’attitude de TVM? Qu’en pense M. Assid ? «La SNRT a débloqué un budget de 36 millions de dirhams pour la production de 30 téléfilms amazighs par an ; alors que 2006 tire à sa fin, seulement 15 téléfilms ont été réalisés », note notre interlocuteur.
Mais il y a plus grave : «L’octroi du marché ne s’est pas fait sur la base d’un appel d’offres. Il a été décroché par la seule boîte de production Ali’n’Production», certifie M. Assid, qui enfonce le clou : « Alors que l’on s’attendait à voir les téléfilms produits sur nos petits écrans, on a été surpris d’apprendre qu’on les a mis sur CD pour les écouler sur le marché moyennant 13 dirhams chacun ». « A quoi sert alors de continuer de payer des taxes à la télévision si cette dernière ne respecte pas les droits des contribuables », s’interroge-t-il. L’indignation de M. Assid semble gagner du terrain.

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