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Moatassim : Le wali est au service des citoyens

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ALM : Que signifie, selon vous, la nomination de nouveaux walis issus de partis politiques ?
Mohamed Moatassim : L’idée d’aller chercher des cadres compétents au sein des partis politiques pour leur confier des responsabilités territoriales est tout à fait à l’honneur de SM le Roi.
Ce type de nominations avait déjà été initié par Feu Hassan II, au début de son règne. Mais à cause de certaines poches de résistance, au sein du ministère de l’Intérieur de l’époque, l’expérience a eu du mal à aboutir.
Aujourd’hui, le ministère de l’Intérieur est-il plus ouvert ?
C’est une expérience qui confirme que le ministère de l’Intérieur, cette citadelle longtemps « plombée » devant les cadres partisans, est en train de vivre une transformation heureuses à savoir son ouverture sur le « nouveau réel marocain » que je peux résumer en deux mots : démocratie et transparence.
Fini le temps, où l’agent d’autorité partisan débarquant au ministère de l’Intérieur était considéré comme un intrus aux mille risques, dont le moindre était de communiquer quelques secrets supposés à la direction de son parti.
Que peuvent apporter ces nouveaux agents d’autorité à la gestion territoriale ?
Actuellement, de nombreux cadres partisans pétris dans les bancs parlementaires, régionaux et communaux peuvent apporter leur expérience des affaires aux citoyens. Une expérience qui pourrait manquer aux technocrates.
Car il me semble que cette nouvelle expérience confirme le choix irréversible de notre pays de tout faire, de tout concevoir et de tout entreprendre ensemble, dans une transparence totale, loin des calculs négatifs entre politiques et sécuritaires.
A chaque partenaire, par conséquent, de mesurer cette avancée démocratique et ce tournant historique à leur juste valeur.
En somme, l’aspect sécuritaire n’est plus un critère de choix des agents d’autorité comme les walis…
Rigueur, compétence, capacité d’écoute et de travail sont désormais les seuls critères à prendre en compte, sans distinction, des horizons des uns et des autres. Ces critères sont seuls capables de dire, à l’heure des comptes, si oui ou non le nouveau message royal chargé de confiance et de défis a été bel et bien saisi par les nouveaux venus, qu’ils soient partisans ou technocrates, administratifs ou sécuritaires.
Pensez-vous que cette expérience va-t-elle réussir ?
Je l’espère. Il faut reconnaître que cette expérience est limitée. SM le Roi a peut-être voulu faire une première tentative avec un wali, puis deux autres. Mohamed M’barki de l’USFP à Tétouan et les deux nouveaux, Rachid Filali pour l’Istiqlal et Amine Demnati pour le Mouvement populaire. Ces trois hommes font partie des instances les plus élevées dans leurs formations respectives. La réussite de l’expérience dépend totalement de ces trois hommes et de personne d’autre. Ils évoluent dans un domaine extrêmement sensible, celui de la gestion territoriale. Ils ont eu la confiance royale et populaire, il serait opportun pour eux d’agir en conséquence. Il faut qu’ils quittent leur casquette partisane et se consacrer entièrement à leur mission. Ils doivent transcender les considérations partisanes au profit de l’intérêt national. Dans le cas contraire, cela reviendrait à assassiner cette expérience.
Si ces walis doivent quitter leur casquette partisane, pourquoi les choisir au sein de formations politiques ?
C’est une question très importante. SM le Roi veut faire des partis politiques un réservoir de cadres au service de la nation. Une fois choisi par le Souverain, un cadre compétent d’un parti politique doit se consacrer entièrement à la mission que SM lui octroie. Un wali issu d’un parti politique doit ainsi mettre au service de son pays toute l’expérience qu’il a accumulée grâce à son militantisme.
Mais une fois nommé, il ne doit nullement profiter de son poste pour servir les intérêts de son parti.

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