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Mohamed Benhamou : «Le nouveau contexte régional impose une nouvelle approche entre Rabat et Alger»

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ALM : Dans quel contexte a lieu la visite de Saâd-Eddine El Othmani en Algérie ?
Mohamed Benhamou : Il y a un nouveau contexte dans la région du Maghreb, après les bouleversements de cette année intervenus dans trois pays de l’Afrique du Nord: Egypte, Tunisie et Libye. Dans cette dynamique de changements qui est encore en cours, le Maroc, par la volonté de SM le Roi Mohammed VI, a impulsé des réformes institutionnelles et politiques qui ont permis au pays de rester dans l’Histoire et s’affirmer comme modèle, notamment à travers l’instauration d’une nouvelle Constitution, des élections anticipées et un nouveau gouvernement et tout ce qui va s’ensuivre. Ainsi le nouveau contexte régional impose une nouvelle approche. Mais pour sa part, l’Algérie a été prise de court par ces bouleversements et ce à l’instar de l’ensemble des pays de la région. Elle a, à un moment, montré une rigidité face à ce vent du Printemps arabe. Aujourd’hui, elle cherche à récupérer un terrain qu’elle a perdu.

Qu’est-ce qui rend nécessaire ce rapprochement Maroc-Algérie?
Nous sommes dans une phase qui nécessite un nouvel ordre régional pour réinventer l’intégration maghrébine et revisiter de fond en comble l’UMA et l’adapter aux nouvelles réalités économiques, politiques et sécuritaires. Il est question de vulnérabilités nouvelles: la prolifération des armes et le phénomène de mercenaires dans la région à cause de la guerre en Libye, il y a le nouveau souffle de l’Aqmi, la croissance de la criminalité transnationale, la fragilité des régions en transition, et les menaces sur lesquelles est ouverte la région du Sahel… Tout cela nécessite une coopération profonde, entière et loyale entre le Maroc et l’Algérie.

La fin du gel des relations entre l’Algérie et le Maroc est-elle aujourd’hui possible?
Il faut être réaliste, mais pas pessimiste. Il y a beaucoup de confusion dans les positions de l’Algérie qui n’a pas encore exprimé sa bonne foi, contrairement au Maroc. On a parfois l’impression d’assister à un «je t’aime, moi non plus» entre le Maroc et l’Algérie. Il faut que les choses évoluent chez ceux qui gouvernent l’Algérie. Pour adhérer à une stratégie globale non à une tactique limitée à gérer un moment de l’Histoire. Nous sommes face à un tournant. L’Algérie cherche à éviter, par tous les moyens, d’être atteinte pas ce vent qui a soufflé sur la région. On ne sait pas jusqu’où elle va pouvoir résister et de quels moyens elle va disposer. Il y a beaucoup d’incertitudes qui se dessinent dans l’avenir. Néanmoins nous avons besoin de plus de démocratie, de stabilité et de sécurité dans la région pour permettre son développement et la satisfaction des besoins de sa population. Cette visite est une étape à l’issue de laquelle on espère qu’il y aura du concret, un nouvel élan.

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