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Mohamed Daidaa : Il y a un fossé entre le discours du gouvernement et son action

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ALM : Le plan annoncé mardi par Nizar Baraka pour contrôler le déficit budgétaire vous a-t-il convaincu ?
Mohamed Daidaa : Aujourd’hui ce dont on a besoin, ce ne sont pas des mesures techniques, mais des mesures et une décision politiques. Parce que nous ne sommes pas simplement face à une crise financière, mais à une crise de tout un modèle économique qui a démontré ses limites.
Les mesures techniques présentées par le ministre (simplification des procédures administratives, encouragement des investissements, rationalisation et réduction des dépenses…) ne sont pas nouvelles. La problématique réside dans leur application effective. Parce qu’à ce niveau, il y a un fossé entre le discours du gouvernement et son action sur le terrain. Celle-ci reste très lente, réduite et pas concrète. A ce titre, je cite la mesure de la suppression des impôts locaux adoptée par le Parlement, mais qui n’est toujours pas appliquée par l’Exécutif.

Quel est, selon vous, l’impact de la coupe budgétaire sur l’économie nationale ?
Cette coupe budgétaire, comme tout le monde le sait, aura un impact direct sur les PME, aussi sur le PIB qui se verra régresser de 1,7%, ce qui équivaut à la perte de quelque 30.000 emplois, sans parler de la conséquence sur les rentrées fiscales en 2014 qui seront en baisse.

Que révèle la situation économique actuelle par rapport à la gestion du gouvernement ?
Les explications avancées par le gouvernement en ce qui concerne l’état de la situation économique sont anciennes et connues de tous.
On avait à maintes reprises prévenu le gouvernement de cette situation qui nous semblait prévisible depuis le débat sur la loi de Finances de l’année 2012 et puis celle de 2013.
Les enregistrements des auditions sont là pour l’attester. Mais hélas, il semble que le gouvernement était le seul à ne pas vouloir voir la réalité en face. Le déficit budgétaire en 2012 qui s’est établi à 7,1% du PIB et qui a représenté 2,1% de plus par rapport aux prévisions, le niveau de l’endettement, les réserves en devises qui sont de quatre mois selon le ministre, et de trois mois selon nos estimations, toutes ces données n’augurent rien de bon et attestent d’une véritable confusion chez le gouvernement et d’un manque de gouvernance financière.

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