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Mohamed Darif : «La balle est désormais dans le camp des partis politiques»

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ALM : Quel est votre commentaire sur la rencontre entre le conseiller de SM le Roi et les partis politiques ?
Mohamed Darif : Le discours de SM le Roi du 9 mars a été clair. La Commission consultative de révision de la Constitution avait pour mission de présenter l’avant projet de la Constitution en juin. Ce calendrier a été maintenu, ce qui manifeste la réelle volonté de procéder aux réformes institutionnelles et politiques. Toutes les parties avaient donc connaissance de ce calendrier. Mais on perçoit cette divergence entre la position de la rue représentée notamment par le Mouvement du 20 février et la position des partis politiques. Les premiers appellent à un changement radical (exemple : dissolution du Parlement et du gouvernement actuel). Par contre, les partis politiques ont leurs propres calculs qui n’ont rien à voir avec le changement et l’activation de profondes réformes institutionnelles. D’ailleurs, c’est ce qu’a démontré la majorité de leurs propositions constitutionnelles. Leur logique politique diffère de celle du Mouvement.

Que révèle ce calendrier ?
Le maintien de ce calendrier s’inscrit dans la logique de transparence et de réponse aux revendications de la rue et la volonté d’accélérer les réformes. C’est aussi une réponse aux attentes de la classe politique qui allait commencer à s’interroger sur le calendrier. Ce sera pour ces derniers une occasion pour se préparer aux élections législatives. Ça leur laisse environ cinq mois pour en préparer les conditions adéquates notamment aux élections de la première Chambre en octobre 2011 puis de la deuxième Chambre en 2012. Parce que l’instauration d’un régime démocratique nécessite outre les réformes institutionnelles, des mesures d’accompagnement et des engagements des partis pour suivre la logique qu’impose la prochaine étape.

Comment accompagner le référendum et les élections ?
Il faut que les partis politiques et la société civile fassent un effort pour sensibiliser la population au référendum. Cet acte n’est pas mécanique, mais il relève du comportement politique et civique de l’individu. Donc c’est le moment d’ouvrir le débat sur l’importance de ces réformes et l’engagement collectif que cela implique. Aussi tout le monde va suivre avec intérêt ce qui se passe au Parlement concernant la révision du code électoral et la loi relative aux partis. Il faut aussi que les autorités mettent en place toute les mesures d’accompagnement nécessaires et traiter l’affaire des détenus politiques entre autres. Les partis politiques, quant à eux, doivent se démocratiser et être plus transparents par rapport à l’octroi des candidatures. Ce qui revient à dire que la balle est désormais dans le camp des partis politiques.

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