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Mohamed Darif : «Les partis doivent présenter des candidats qui pourraient servir l’intérêt général»

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ALM : Pensez-vous que le délai de trois mois sera suffisant pour se préparer aux prochaines élections législatives ?
Mohamed Darif : En fait, il y a deux niveaux. Le premier se rapporte à la préparation des lois régissant l’opération électorale. A l’heure actuelle, ces lois ont été élaborées par le ministère de l’intérieur suivant l’approche consensuelle. Dans ce sens, ces lois ne devraient être présentées au Parlement dans le cadre d’une session extraordinaire qu’une fois les divergences de points de vue dépassées. On parle de la loi sur l’observation des élections, la loi sur les partis, la loi sur la première Chambre, le Code électoral et la loi sur la révision des listes électorales. Donc à ce niveau il n’y a pas de problème. Le deuxième niveau concerne, pour sa part, le volet politique.

De quoi s’agit-il au juste ?
La question qui se pose dans ce cadre est celle de savoir si les partis pourraient préparer une nouvelle élite. C’est-à-dire de nouveaux candidats qui obéissent aux normes prévues par la nouvelle Constitution. A ce niveau il y a une énorme difficulté, étant donné que les partis ont commencé à dire que le renouvellement des élites ne pourrait pas se faire du jour au lendemain. Selon eux, ce chantier demande du temps à partir du moment où il y a un cumul de plusieurs décennies. Il faudra du temps pour apporter un changement de l’intérieur et consacrer la démocratie interne.

Quelle est la signification politique de l’approche consensuelle prônée par l’Intérieur ?
Avec l’approbation de la nouvelle Constitution, le Maroc a entamé une étape constitutive. Il s’agit d’une Constitution de la transition démocratique. Le nouveau texte constitutionnel tend à instaurer une nouvelle ère démocratique. Dans ce sens, il est surtout question de faire un bon départ. Aux yeux du ministère de l’intérieur, il n’est pas pertinent qu’on aborde la nouvelle étape avec une divergence des points de vue au sujet des lois électorales. D’où l’intérêt du consensus.

Quelles sont, selon vous, les conditions pour la réussite des prochaines élections ?
Il existe trois principales conditions. La première concerne l’administration territoriale. En effet, c’est le ministère de l’intérieur qui veillera au bon déroulement des élections et il a les moyens logistiques pour le faire. Ce département doit adopter la position de la neutralité positive étant donné que la nouvelle Constitution exige des élections libres, transparentes et honnêtes. Le deuxième niveau se rapporte aux partis politiques. Désormais, la balle est dans le camp de ces derniers. Ils sont appelés à présenter des candidats qualifiés et des cadres qualifiés qui pourraient servir l’intérêt général. Les partis doivent rompre avec l’ancienne stratégie consistant à accréditer essentiellement des notables pour obtenir le maximum de sièges. Le troisième niveau concerne le corps électoral. Tout le monde mise sur le rôle de la société civile. On compte sur la responsabilisation du comportement du corps électoral. Il pourrait immuniser l’opération électorale contre les candidats corrompus. Il y a en réalité une sorte de complémentarité entre ces trois éléments.

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