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Mohamed Darif : «L’organisation d’élections anticipées est fatale»

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ALM : Faut-il prévoir des élections anticipées?
Mohamed Darif : L’appel à organiser des élections anticipées a existé avant le discours du 9 mars et les manifestations du Mouvement du 20 février. Cette possibilité trouvait son terreau dans les critiques adressées au gouvernement Abbas El Fassi. Ainsi après le discours du 9 mars, l’organisation d’élections anticipées devient une nécessité. Avec l’adoption d’une nouvelle Constitution, on ne pourra pas attendre jusqu’à l’été 2012 pour organiser les élections législatives. Puisque ces dernières sont liées à l’agenda des élections de 2007 qui obéissent aux dispositions de la Constitution de 1996 imposant au gouvernement d’achever son mandat. Actuellement, si on suit l’esprit de la dynamique de changement que connaît le Maroc, la tenue d’élections anticipées devient nécessaire et logique. Dans le discours fondateur du 9 mars, il est clairement souligné que les institutions gouvernementales continueront à assumer leur responsabilité jusqu’à l’adoption de la nouvelle Constitution. Donc, l’organisation d’élections anticipées me semble fatale.

Quel est le scénario envisageable ?
Déjà SM le Roi a fixé une date pour l’adoption de la nouvelle Constitution qui sera présentée en juin 2011, on s’attend à la tenue du référendum en juillet. On peut même aller jusqu’à prévoir l’annonce des résultats de ce référendum et l’instauration de la nouvelle monarchie dans le discours du 30 juillet. Il se peut aussi que le Souverain décide la dissolution du Parlement et du gouvernement pour former un gouvernement provisoire de technocrates qui veillera à organiser les élections anticipées en septembre.  Abbas El Fassi pourrait également être chargé de cela. Mais reste peut plausible. Il faudra un gouvernement arbitre.

Des observateurs disent que des élections anticipées créeront un vide et qu’il faudrai, avant cela, des réformes politiques. Qu’en pensez-vous ?
On est en mai, il reste moins de 3 mois pour que la Commission consultative de révision de la Constitution rende sa copie, on pourrait d’ores et déjà entamer des réformes politiques pour préparer les élections anticipées. Par ailleurs, les réformes ont déjà démarré notamment avec la révision du code des élections et le traitement du dossier des détenus politiques. Il y a une dialectique entre révision de la Constitution et réforme politique. Si on prend au sérieux cette dynamique, il n’y a aucune raison d’avoir peur du vide. Même actuellement, on parle du rôle des juges dans le processus électoral. Le discours du 9 mars était clair, il a tracé une feuille de route pour instaurer une nouvelle réforme du champ politique. Si on suit la position de ceux qui disent qu’«on a besoin de temps», on va tomber dans un attentisme qui cherche à retarder le processus de changement.

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