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Mohamed Darif : «On assiste à plus de fermeté de la part de l’Etat»

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ALM : Le financement des campagnes électorales est-il devenu plus réglementé?
Mohamed Darif : Ce n’est pas quelque chose de nouveau. Les dispositions des codes électoraux régissent le financement de la compagne électorale. Ce financement se fait sur deux tranches ayant trait au nombre de voix et au nombre de sièges obtenus  par les partis. Ainsi à la fin du scrutin, les partis sont appelés à rembourser ces subventions si celles-ci sont supérieures à leur résultat. Il faut aussi savoir que le ministère de l’intérieur avait, en fin décembre, écrit aux partis afin qu’ils rendent la différence de ces contributions. Ainsi plusieurs partis, en particulier les petits, ont souscrit à cet exercice étant donné qu’ils n’avaient pas eu des résultats probants.

Assiste-t-on à plus de fermeté de la part de l’Etat concernant Le financement des campagnes électorales ?
Progressivement, la transparence gagne, de plus en plus, le financement des campagnes électorales et ce depuis le Code électoral de 2002. Ce dernier prenait également comme critère pour l’octroi des contributions, le nombre de candidats avant que cette disposition ne soit limitée depuis 2007 au nombre de voix et des sièges au Parlement. Par ailleurs, chose inédite, la correspondance du ministère de l’intérieur, citée ci-haut, imposent aux partis de régler leur dette datant des élections de 2007 et de 2009; des fois remontant même à 2002, sous peine de ne pas recevoir la subvention annuelle. On assiste à plus de fermeté de la part de l’Etat.

Certains partis voient du populisme dans le fait que le PJD ait communiqué quant au remboursement des contributions de l’Etat. Qu’en pensez-vous ?
L’action du PJD s’inscrit dans la stricte application de la loi. Par ailleurs, les autres acteurs politiques restent de simples observateurs. Les responsables du PJD parlent agissent, et n’ont toujours pas rompu avec les comportements de l’opposition dont ils ont fait partie depuis longtemps. Il y a aussi le facteur électoral qui entre en jeu dans les pratiques du PJD notamment à l’approche des élections des collectivités territoriales. Et ce, puisque ce dernier n’a jamais eu la possibilité d’avoir un nombre important de sièges dans la chambre des conseillers. C’est  un facteur mais pas le seul. Il y a aussi la tension que vit le parti entre ses promesses électorales et ses contraintes en tant que membre du gouvernement et qui lui imposent des mesures contradictoires. Dans ce sens, il essaye constamment d’y remédier par un discours basé principalement sur l’éthique, l’éthique au sens religieux et des actes qui lui permettent de préserver une proximité avec les bases électorales et que certains inscrivent dans un cadre de populisme. Dans ce sens, le PJD ne se distingue pas des autres partis islamistes qui émergent dans le monde arabe. Ces derniers ont trop investi dans une communication puissante, mais aussi profité de l’intérêt que leur portent de plus en plus les medias, étant donné que les sujets autour des islamistes sont vendeurs.

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