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Mohamed Darif : «On n oblige personne à se présenter aux élections pour servir les intérêts du peuple»

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ALM : Peut-on considérer les revendications des parlementaires, et qui consistent en l’augmentation de leurs indemnités, légitimes?
Mohamed Darif  : Il n’y a aucune loi interdisant cette action. Toutefois, il faut savoir que, s’agissant des parlementaires, on ne parle pas de salaires. Ce n’est pas un métier où l’on retrouve des syndicats chargés de défendre les intérêts des salariés. Le problème que posent ces revendications serait plutôt d’ordre éthique. A la base, l’action parlementaire devrait être bénévole. On n’oblige personne à se présenter aux élections pour servir les intérêts du peuple. Une fois chose faite, il faut garder en tête cette dimension noble de la mission parlementaire et il est aberrant de recourir à de telles revendications.

Estimez-vous donc que les 30.000 dh que touchent mensuellement les parlementaires seraient largement suffisants pour qu’ils assurent correctement leur mission?
Quand les parlementaires revendiquent plus de moyens pour travailler, s’agissant du fait qu’ils veuillent qu’on mette des experts à leur disponibilité par exemple, ils se réfèrent à un modèle occidental, notamment celui des Etats-Unis où les sénateurs sont effectivement entourés d’experts. Toutefois, ce modèle est très différent de celui européen et il l’est encore plus du nôtre. Dans quelques mesures, je comprendrais qu’on veuille se voir entouré d’experts et qu’on ait plus de moyens logistiques mais s’agissant des indemnités il suffirait de prêter oreille à la population marocaine pour découvrir qu’à ces 30.000 DH déjà, cette indemnité est jugée être plus qu’exagérée d’autant plus qu’un parlementaire ne passe pas toute une année au Parlement.

S’il n’est pas question d’indemnités, qu’est-ce qui motiverait ce haussement de ton chez les parlementaires?
Ce n’est pas un problème d’indemnités. Les parlementaires sont sujets depuis quelque temps à plusieurs critiques qui touchent leur corps de fonction. Parallèlement à cela, il y a le discours royal qui a été en partie consacré à l’idée de la primordialité de repenser la fonction parlementaire.

Diriez-vous que les parlementaires ont failli à leur mission?
Il existe un dysfonctionnement de la mission parlementaire et il faut le dire. Revendiquer une augmentation d’indemnités serait une sorte de refuge pour ces parlementaires qui devraient plutôt faire face aux vrais problèmes qui vident l’action parlementaire de sa substance. Nous avons bien peur que ces revendications ne soient une pâle tentative de fuir et de détourner l’attention sur ce qu’il y a de bien plus important, à savoir l’appel royal à redresser cette fonction.

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