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Mohamed Hassad blanchi

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Le rapport sur  les immeubles R +3 construits en face de la résidence   Royale de Jnan Kébir dans la circonscription de Sidi Youssef ben Ali à Marrakech (Route de Fès) n’a pas encore rendu ses conclusions de manière officielle. Mais depuis le week-end dernier, les noms de trois responsables dans la chaîne d’autorisations, ayant permis à ce chantier de démarrer, circulent dans les salons cossus de la ville ocre. Selon les informations, confirmées du reste par un responsable marrakchi qui requiert l’anonymat, trois personnes sont désignées responsables sur la base des conclusions de l’enquête.
Première tête d’affiche à tomber, l’ex-gouverneur de Sidi Youssef Ben Ali, Mohamed Daoudi, actuellement en fonction à Ksar Souk après un passage à l’administration centrale à Rabat. Ce haut responsable qui a occupé pendant cinq ans (jusqu’en 2002) le poste de gouverneur à Sidi Youssouf Ben Ali a été radié de ses fonctions. En tant que premier responsable de la zone en question, il pouvait difficilement y échapper, rappelle la même source qui, dans un effort sémantique, insiste sur la distinction à faire, dans cette affaire en particulier,  entre les termes «responsabilité » et «culpabilité». Deux autres personnes sont pointées du doigt dans le rapport diligenté, rappelons-le,  par une commission déléguée par le ministère de l’Intérieur. Il s’agit de l’ex- directeur général de l’Agence urbaine de Marrakech, parti également de Marrakech en 2002, ainsi qu’un chargé d’affaires,   épinglé pour n’avoir pas fait  preuve de diligence dans le suivi du dossier.A noter que  tous les autres responsables locaux ont été blanchis.Quant aux trois promoteurs privés bénéficiaires des autorisations de construction, ils en sont quitte sans fracas. Parmi ces opérateurs, Abdelkrim Atlassi, qui est actuellement le plus grand promoteur immobilier de la région, a déclaré à ALM avoir stoppé la construction de huit immeubles sur 12 000 mètres carrés dès le déclenchement de l’affaire. Un geste imité par ses deux autres confrères. Interrogé, le président de l’Association des lotisseurs et promoteurs immobiliers de Marrakech-Tensift-El Haouz, Mohamed Adel Bouahaja,  rappelle que les promoteurs étaient tous en règle. La zone en question, correspondant dans l’ancien découpage avec l’ex-prefecture de Sidi Youssef ben Ali,  était la seule de Marrakech à voir son plan d’aménagement approuvé par le Premier ministre en 1999. A ce jour, les autres zones de Marrakech n’ont pas encore une approbation au niveau de la Primature. D’après les promoteurs, la première acquisition du terrain s’est faite en 2001. En outre, le terrain aurait été affecté à un projet “villas” avant de se transformer en projet immobilier, cite une source bien informée. Les autorisations et les cachets étant tous  en règle, les promoteurs sont blanchis. Ainsi se referme une affaire qui aura remué en profondeur tout le landerneau politico-médiatique de la ville ocre. La passion était telle que, Lors d’une conférence de presse tenue à Marrakech, vendredi 7 octobre 2005, à l’occasion du lancement du fonds de l’emploi, le président du Conseil de la région, Abdelali Demou, mis sous pression, a consacré plusieurs minutes pour donner sa lecture de l’affaire. L’USPéfiste a remis à sa façon les pendules à l’heure en levant toute équivoque sur certaines personnalités locales dont les noms étaient souvent cités.  L’affaire a commencé le 17 janvier 2005, à l’occasion de la visite du Roi Juan Carlos et de son épouse. De la résidence Royale de Jnan Kébir, ces immeubles neufs assez visibles de par leur hauteur suscitent interrogations et incompréhensions. Par la suite, les choses se précipitent. La fiche technique du projet, les plans d’aménagements, les qualifications et tout le tralala administratif ont été remis aux autorités compétentes. La presse locale s’en mêle, donnant une nouvelle dimension à une affaire qui en somme, insiste le président de l’Association des lotisseurs et promoteurs, n’en est pas une. Les conclusions de l’enquête enterreront-elles définitivement le dossier?
En tout cas, sur le terrain, l’heure est déjà au solde de tout compte.  Selon certaines  informations, les clés des troisièmes étages des immeubles concernés ont été remis aux autorités la ville. L’option d’une démolition des parties supérieures des immeubles  n’est pas pour autant confirmée, affirme l’un des promoteurs qui déclare avoir déjà vendu 60% des appartements.

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