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Mohamed Taleb : «Le Polisario veut faire face à l’hémorragie»


ALM: Que dites-vous à propos du mariage forcé dans les camps de Tindouf ?
Mohamed Taleb : Lors du douzième congrès du front séparatiste tenu à Tifariti, il y a eu une commission secrète nommée «la commission du peuplement». Cette commission a travaillé en toute discrétion en marge de ce congrès. A l’issue de son travail, elle a adressé trois recommandations principales à la direction du front. La 1ère étant l’obligation du mariage pour les filles du camp à partir de l’âge de 13 ans. Cette commission a recommandé également que les femmes divorcées et les veuves soient mariées à des membres des forces armées. La 3ème, et qui est la plus dangereuse, est l’interdiction des moyens de contraception. En plus de nos sources au sein des camps, ce sont des anciens membres de cette commission ralliés récemment au Maroc qui nous ont confirmé cela.

Quel est l’objectif de ces recommandations ?
Le Polisario est consciente de l’hémorragie qui secoue les campements de Tindouf après le ralliement massif de nos concitoyens à la mère patrie. Ainsi, il contraint les jeunes de se marier pour faire face à cette hémorragie. La population de Tindouf est le seul fonds de commerce dont dispose le front séparatiste pour justifier son existence. S’il le perd, il perd automatiquement le fondement de sa cause. D’où l’intérêt de la démarche du mariage forcé. Ce genre de pratiques n’est nullement étranger au Polisario, à partir du moment qu’il ne croit nullement aux droits de l’Homme. Et ce n’est pas que du mariage forcé dont souffrent les femmes à Tindouf. Etant donné que tous les hommes à Tindouf se trouvent dans les bases militaires, les femmes sont obligées d’accomplir tous les travaux forcés.

Comment qualifiez-vous cela ?
Il s’agit de violations graves des droits de l’Homme et d’atteintes flagrantes à la dignité humaine. Le fait d’interdire aux gens l’utilisation des moyens de contraception est de nature à les exposer aux risques des maladies sexuellement transmissibles. C’est un crime odieux. Les personnes responsables de ces violations doivent être traduites devant la justice. Ceci doit normalement interpeller l’Organisation mondiale de la santé et l’ONU dans son ensemble. Ceci dit, les populations des camps de Tindouf vivent dans des conditions précaires.

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