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Mohamed Yatim : «Nous pensons qu’il serait plus utile de commencer d’abord par l’adoption d’une loi sur les syndicats»

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ALM : Quels sont les dossiers qui seront abordés lors de cette rencontre?
Mohamed Yatim : Nous allons fixer, au cours de cette réunion, un ordre du jour. Nous allons également tenter de nous concerter sur une approche commune de travail pour aborder les dossiers qui seront inscrits à l’ordre du jour du premier round de dialogue avec le gouvernement. Cette rencontre permettra certainement d’amorcer le débat sur plusieurs sujets importants, notamment l’élaboration d’une loi sur les syndicats et une autre sur les grèves. Nous profiterons également de l’occasion pour évoquer la situation des mutuelles ainsi que la nécessité de revoir le décret régissant les commissions paritaires. En effet, le texte en vigueur actuellement défavorise de nombreux secteurs, qui emploient des centaines de fonctionnaires, mais qui se retrouvent avec le même nombre de représentants que des établissements qui emploient 10 personnes. Il y a d’ailleurs un consensus de quatre centrales syndicales autour de cette question. Il faut amender ce décret d’urgence puisque les élections seront programmées en juin ou au plus tard en septembre.
     
Soutiendrez-vous un probable recours du gouvernement à des retenues sur les salaires des grévistes?
Il faut souligner tout d’abord que l’adoption d’une loi règlementant le recours à la grève est aujourd’hui une question vitale. Mais à l’UNTM nous pensons qu’il serait plus utile de commencer d’abord par l’adoption d’une loi sur les syndicats. De même, notre syndicat est tout à fait contre tout texte de loi qui remet en cause les libertés syndicales. Bien évidemment, nous sommes avec les mesures destinées à garantir le droit au travail, mais cela ne devrait pas se faire au détriment d’un autre droit. Il est vrai que le recours aux grèves s’est banalisé ces derniers temps sous l’impulsion de certains syndicats très peu représentatifs, mais dès qu’ils lancent un appel à la grève, l’appel est suivi pratiquement par tout le monde. Cependant, les responsables ont tort de croire que les retenues sur salaire sont la solution adéquate. Au contraire, une telle mesure peut donner plus de légitimité aux syndicats les moins représentatifs. La ponction sur des salaires n’est pas le message positif que le gouvernement peut adresser aux centrales syndicales lors du prochain dialogue social.
       
Qu’en est-il de la réforme des caisses de retraites?
La commission nationale sur la réforme des régimes de retraites, dont nous sommes membres, poursuit son travail. Nous souhaitons parvenir bientôt à une vision commune de réforme. Il est vrai que certaines caisses de retraites sont aujourd’hui dans le rouge, mais la responsabilité du retard incombe surtout aux gouvernements précédents. L’accord signé en avril 2011 entre le gouvernement et les syndicats prévoyait une réunion de la commission nationale, mais pour des raisons probablement électoralistes, le gouvernement sortant n’a pas eu le courage nécessaire pour honorer cet engagement.

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