Couverture

Mohamed Ziane : «Les armes saisies devaient être acheminées vers l’Algérie»

© D.R

ALM: Lors de son audition lundi par le juge antiterroriste de la Courd’appel à Salé, Abdelkader Belliraj a affirmé que les armes qu’il avaitintroduites au Maroc ne visaient pas le Royaume. Quelle était ladestination de ces armes ?
Mohamed Ziane :Ces armes est une vieille histoire, qui relève de l’appartenanced’Abdelkader Belliraj au Front islamique du Salut (FIS, parti islamistealgérien dissous). Le prévenu avait décidé de les enterrer à Nadoraprès qu’une tentative de les remettre au Front algérien ait étéannulée par leurs destinataires eux-mêmes. En fait, cette décisionétait intervenue après la signature d’un acte de réconciliation entrele Front islamique du Salut et le président Abdelaziz Bouteflika. C’estpour cette raison que l’opération a été annulée.

Confronté à l’accusation de diriger un réseau terroriste, Abdelkader Belliraj a nié être un terroriste. Il est, alors, quoi ?
AbdelkaderBelliraj a nié être le chef d’un quelconque réseau terroriste ou lecerveau d’une opération de nature terroriste. Je présume qu’il est toutsauf un terroriste. Je ne peux que présumer de son innocence,l’innocence de mon client, qui est un homme d’affaires, et un père defamille, est la nature et l’essence même du droit. Si quelqu’un veutl’accuser, il n’a qu’à apporter des preuves. Il paraît que cet hommeest innocent. Je vais défendre la thèse qu’il a avancée, sachant quel’innocence ne se prouve pas, elle se présume.

Quepensez-vous, par ailleurs, des révélations sur les liens de Bellirajavec les services secrets belges, dont il aurait été un « informateurrémunéré » ?
Belliraj a nié avoir été un informateur desservices belges, comme cela a été largement rapporté à travers lesmédias. Une chose, cela étant, est sûre : il ne faut pas oublier queBelliraj a également la nationalité belge, ce qu’il voulait peut-êtrec’est défendre son pays d’adoption contre tout danger terroriste.

Qu’en est-il, également, des connexions présumées de Belliraj avec les mouvances islamistes ?
C’est un homme qui a un très grand réseau de connaissances à travers les mouvances islamistes. Je ne saurais pas l’expliquer …

Pourriez-vous faire valoir quelques raisons qui auraient pu vous pousser à prendre en charge la défense de Belliraj ?
D’abord,je suis un avocat. C’est mon métier. Et puis, parce que toute personne,en dehors des accusations qui pèsent sur elle, est innocente jusqu’àpreuve du contraire. Et puis après, je le défends parce qu’on a requiscontre lui cinq fois la peine de mort. Il est poursuivi pour des chefsd’accusation qui sont passibles de la peine maximale.


Les armes avaient été cachées à Nador


AbdelkaderBelliraj a nié lundi devant le juge d’instruction avoir été uninformateur des services secrets belges, selon les déclarations de sonavocat, Me Ziane. Selon plusieurs médias belges, Abdelkader Belliraj,soupçonné d’avoir commis plusieurs meurtres en Belgique, a été «pendant des années un informateur rémunéré des services derenseignement intérieurs belges ».
 Belliraj a aussi déclaré aumagistrat que les « armes saisies au Maroc n’étaient pas destinées àdes actes terroristes dans le Royaume ». « Le prévenu a affirmé au jugeavoir décidé de les enterrer à Nador après qu’une tentative de lesremettre à des islamistes algériens ait été annulée par ces derniers »dans les années 1990, toujours selon Me Ziane.
Abdelkader Belliraj anéanmoins reconnu avoir eu des relations avec des islamistes du mondearabo-musulman comme Oussama ben Laden.

Articles similaires

ActualitéCouvertureUne

Industrie du futur, c’est maintenant ou jamais pour le Maroc !

Le développement fulgurant des nouvelles technologies révolutionne l’industrie. Alors que des puissances...

CouvertureSociétéUne

Population, santé, conditions d’habitation… Le HCP livre son bilan sur les indicateurs sociaux

Le HCP signale une baisse continue du taux d’accroissement global et naturel...

CouvertureEconomieUne

Le Maroc se lance dans la production d’avions-cargos

Des géants américains de l’aéronautique annoncent un accord pour l’installation d’une zone...

CouverturePolitiqueUne

Le Code de déontologie parlementaire bientôt adopté

Les deux Chambres ont ouvert vendredi dernier la session du printemps