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Mohand Laenser : L’Etat n’a rien à se reprocher

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ALM : Le programme de location de terrains d’Etat, appartenant à la Sodea et la Sogeta avait buté en 2001 sur plusieurs blocages. A votre avis, quelle en était la nature ? N’y a-t-il pas risque de voir le même scénario se répéter ?
Mohand Laenser : Je tiens à préciser qu’il s’agit de deux programmes différents. Pour rappel, le premier, entamé en 2001, était destiné aux jeunes ingénieurs agronomes. Malheureusement, il n’avait pas donné grand chose. Sur les 180 ingénieurs agronomes prévus dans le cadre de ce programme, seuls 11 ont pu bénéficier réellement de ces contrats de location. Cela pour des raisons liés essentiellement au manque d’expérience de ces ingénieurs agronomes en matière de gestion, mais aussi à leur manque de capacités financières solides pour mener à bien leurs projets. Cela ne veut pas dire qu’ils ne disposent pas d’atouts supplémentaires dans le programme en cours qui, lui, est destiné aux investisseurs, étant donnée leur formation, mais ce n’est pas suffisant. Avec cette opération de partenariat, nous entendons également faire bénéficier cette catégorie, en leur donnant à la fois de meilleures possibilités de travail, mais aussi de mener leurs propres projets s’ils remplissent les conditions précitées. Dans un sens, ce programme va se substituer à l’autre.
Il y a aussi la question de garanties, comme les chèques et les reconnaissances de dettes. Ne pensez-vous pas qu’elles ont posé problème, sachant que l’objectif tracé par ce programme était de promouvoir l’emploi des jeunes ingénieurs agronomes ?
La question des garanties sous forme de chèques ou de reconnaissances de dettes n’est pas du ressort de l’Etat, dans la mesure où ces garanties lient en premier lieu l’exploitant aux banques. Ces dernières sont obligées de couvrir. La location du terrain par l’Etat, elle, se fait à travers des montants symboliques. C’est l’investissement a posteriori qui est coûteux. Pour le projet en cours, il faut savoir que ce genre de garanties sera renforcé davantage. Ceci pour la simple raison que l’Etat ne peut pas offrir à la fois le terrain et l’argent.
Pour le programme en cours, quelles seront les conditions préalables à la cession par l’Etat des terrains ?
Nous sommes partis du principe que tant que le texte régissant les modalités de ventes des terrains appartenant à la Sodea et la Sogeta n’était pas encore élaboré, il valait mieux procéder à démarche de location, en occultant le critère du prix du hectare et en se basant sur celui des dossiers, étudiés à la lumière d’un cahier des charges. Un cahier des charges sous forme de condition à remplir par l’investisseur candidat et moyennant un appel d’offres. Ces conditions, une fois ce cahier des charges prêt, qui auront trait notamment au montant de l’investissement, au plan d’exécution de cet investissement et au nombre de salariés ou de ressources humaines qui seront employés dans un projet agricole donné. Nous avons également tenu compte des spéculations qui seront faites autour des terrains qui seront loués, les terrains n’étant pas d’une valeur égale et sur les garanties de bonne exécution de cet investissement ainsi que des capacités financières nécessaires à cette exécution.
Existe-t-il des dispositions à même de garantir le bon déroulement de cette opération ?
Le contrat comprendra également un droit de suivi du processus de mise en oeuvre de l’investissement en cours de sa réalisation et le degré de respect des conditions figurant dans le contrat, sans pour autant s’ingérer dans la gestion de cet investissement. Aussi, il sera question du taux d’encadrement du projet par le nombre d’ingénieurs qui seront impliqués. Aucune opération ne peut être entreprise sans le respect des prescriptions du cahier des charges, qui en est à sa phase finale d’élaboration. Ce cahier des charges concernera les investisseurs marocains et étrangers, précisant que les dossiers seront examinés par une commission nationale présidée par le Premier ministre.
Quel est l’objectif de l’Etat derrière un tel programme ?
L’objectif de cette opération n’est autre que la participation à l’amélioration de la productivité agricole au Maroc. Nous sommes en cela partis de deux principes fondamentaux. Le premier en est que les terrains de la Sodea et de la Sogeta étaient rentables et qu’elles pourraient dans ce sens profiter au secteur privé. Le deuxième est que l’Etat ne cherche nullement à gagner de l’argent de cette démarche, mais développer l’activité agricole.

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