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Moussaoui : «Il faut revoir les statuts de la FIFA»

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ALM : "Carton Rouge ! Les dessous troublants de la FIFA" dénonce les pratiques douteuses de cette Fédération. Que pensez-vous de ce livre ?
Ahmed Moussaoui : A mon avis, c’est une bonne chose que les gens commencent à parler de ce problème parce qu’on en parle souvent dans les couloirs de la FIFA, à l’occasion de chaque conférence et de chaque élection. Je n’ose pas dire si c’est vrai ou faux, mais on entend beaucoup parler de pots-de-vin distribués et de corruption. Par exemple, quand-il arrive le moment du choix du pays organisateur de la Coupe du monde, on entend souvent parler de certains membres de la FIFA qui sont ouverts à ce genre de pratiques. Pour le cas de Joseph Blatter, c’est surtout lors des élections que les rumeurs courent le plus.

A votre avis, ces agissements seraient-ils à l’origine du rejet de la candidature du Maroc pour l’organisation de la Coupe du monde ?
Pour ce qui est de la candidature du Maroc à l’organisation de la Coupe du monde de 2006, c’est celle que j’ai vécue personnellement, on n’a pas tellement senti qu’il y avait des pratiques douteuses.  Les autres pays candidats étaient tous des géants. Les voix étaient claires. Pour ce qui est de notre candidature pour le Mondial 2010, comme il n’y avait que le Maroc et l’Afrique du Sud qui étaient en lice, pratiquement, il se peut qu’il y ait eu des intérêts qui soient entrés en jeu. On a très bien pu faire miroiter des intérêts à certains décideurs. Je n’irais pas jusqu’à utiliser le terme pots-de-vin, mais seulement celui d’intérêts.

Le football est devenu plutôt une affaire de gros sous. Que faut-il faire pour assainir le climat ?
A mon avis, ce qu’il faut faire c’est de revoir les statuts de la FIFA. Pour moi, il est inconcevable d’avoir un nombre restreint de membres qui ont le pouvoir de décision.
Le Maroc, par exemple, qui a une histoire pleine de succès dans le domaine du foot, n’est pourtant pas présent en tant que membre du comité exécutif, alors que vous y trouvez des pays comme le Botswana, le Trinidade Tobago ou encore Malte. Je ne minimise pas l’intérêt de ces pays, mais n’empêche qu’il faut avoir des pays membres qui ont leur poids dans la pratique du football. Il va aussi falloir élargir le nombre de décideurs. Ce qui, par ricochets, va se répercuter également sur le mode de gestion de la FIFA.

Quelles seront les répercussions de ce scandale sur la FIFA ?
A mon avis, il n’y aura aucune répercussion. La FIFA est un lobby très fort qui a par ailleurs l’habitude de ce genre de scandales. Je pense que rien ne va se passer tant que les fédérations internationales ne se réunissent pas pour imposer des changements à la FIFA.

Serait-il possible qu’il y ait des répercussions sur le Maroc ?
Je ne pense pas. Le Maroc n’a jamais été mêlé à ce genre d’affaires, et c’est peut-être ce qui a fait sa malchance. On a malheureusement été éliminé de l’organisation de la Coupe du monde d’une manière tout à fait injuste.  En plus de cela, le Maroc est un pays qui n’a pas de voix à la FIFA. 

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