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Moussem de Sidi Ali Ben Hamdouch : Une vingtaine de personnes arrêtées pour homosexualité

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Une nouvelle affaire de « mœurs » vient d’éclater, après les événements de Ksar El Kébir. Vingt-et-une personnes ont été arrêtées par des éléments de la Gendarmerie royale à Sidi Ali Ben Hamdouch, à Meknès, lors de la célébration samedi de la fête du Mouloud. Les suspects appréhendés ont été déférés devant le procureur du Roi près le tribunal de première instance de la capitale ismaïlienne, où ils ont été interrogés sur «des actes qui seraient contraires à la loi». Contactées hier par ALM, des sources proches du dossier ont affirmé qu’une partie des suspects ont été relâchés pour «absence de preuves», alors que d’autres seront poursuivis pour «atteinte aux mœurs». Ces derniers, poursuivis en état de liberté, seront convoqués directement pour une première audience qui a été fixée aux 16 et 17 juin prochain, au tribunal de première instance de Meknès. Selon des sources informées, les suspects auraient été arrêtés « déguisés en femmes». Les prévenus étaient organisés en groupes de personnes, dont celui surnommé «groupe Hicham» originaire de Casablanca. D’autres groupes provenaient de différentes autres villes, dont la ville hôte du célèbre moussem de Sidi Ali Ben Hamdouch, situé dans la commune Mghassiyine, à 30 kilomètres de Meknès. Perchée sur une colline, difficile d’accès, cette commune se transforme, à chaque célébration de la fête du Mouloud, en un lieu de pèlerinage pour les différents adeptes du saint Sidi Ali Ben Hamdouch (fondateur de la confrérie des Hmadcha), où se ruent des visiteurs des quatre coins du Royaume et même de l’étranger. Plusieurs associations locales de Meknès, d’obédience islamiste notamment, montent à chaque nouvelle occasion au créneau pour dénoncer de présumés «mariages homosexuels» dans cette localité, ainsi que des pratiques superstitieuses de nature à «altérer la spiritualité des cérémonies religieuses organisées sur les lieux». 
Des députés du Parti de la justice et du développement (PJD) avaient saisi, en juillet 2007, le ministre de l’Intérieur Chakib Benmoussa, sur des mariages supposés «homosexuels», à l’occasion de la célébration du moussem de Sidi Ali Ben Hamdouch, en invoquant l’article 489 du Code pénal. «Est puni d’un emprisonnement de six mois à trois ans (…), à moins que le fait ne constitue une infraction plus grave, quiconque commet un acte impudique ou contre-nature avec un individu de son sexe», stipule le même article. La levée de boucliers islamiste était intervenue en été dernier, et a nécessité une précision de la part du ministre de tutelle. Les autorités locales et les services de sécurité qui participent à l’encadrement du moussem «n’ont rien constaté, ni reçu de plainte ou renseignement au sujet de pratiques contraires à la loi, telle que la célébration d’un mariage homosexuel», avait précisé le ministre Benmoussa, rappelant qu’en marge des manifestations de ce moussem certains visiteurs se livrent parfois à des rituels empreints de charlatanisme, «pratiques que les autorités locales combattent à travers la sensibilisation et la répression». La justice, qui s’est saisie de cette affaire, dira son mot probablement en été prochain.  

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