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Najia Adib : «Le cas d’Amina et de Nezha n’est que la petite partie émergée de l’iceberg»

ALM : Si Amina El Filali s’est donné la mort pour refuser le fait accompli, qu’en est-il pour le cas de Nezha Chahid ?
Najia Adib : D’abord je viens (mercredi au début de l’après-midi) d’arriver à Jorf El Malha. Notre association veut rencontrer Nezha, lui parler et savoir ce qui lui est arrivé. Nezha est actuellement déprimée, désespérée, elle ne parle plus et ne mange plus. Elle se sent seule dans ce monde, sans soutien, comme si elle était responsable de ce qui lui est arrivé. Nous sommes là, chez elle, pour l’aider à s’en sortir, pour qu’elle se sente soutenue, épaulée, et savoir qu’elle n’est pas responsable et pour empêcher sa famille d’accepter de la marier à son violeur qui est toujours en état de fuite afin que le cas d’Amina El Filali ne se reproduise plus.

Que pensez-vous faire après cette rencontre avec la victime?
Je vais aller chez la police de Jorf El Malha pour savoir où en est arrivée l’enquête. Ensuite, je vais contacter le parquet général près la Cour d’appel de Kénitra avant de déposer, au nom de l’association «Touche pas à mes enfants», plainte contre le mis en cause. L’association se constituera partie civile dans cette affaire.

Est-il vrai que l’un des frères de Nezha la considère comme responsable de ce qui lui est arrivé et la menace de meurtre?
Oui. Sa mère m’a raconté qu’il s’est armé d’un couteau dans l’intention de venger l’honneur de la famille qu’elle a souillé. Cela ne me paraît pas bizarre dans une société à domination masculine. De plus, c’est cette domination masculine qui a consigné les dispositions de l’article 475 du Code pénal et des articles 20 et 21 du Code de la famille lesquels semblent être une honte pour notre législateur. Et c’est pourquoi notre association réclame depuis longtemps l’abrogation de ces articles qui tuent mille fois la victime et la modification d’autres en rendant plus sévères les peines relatives au viol, à l’attentat à la pudeur, etc. Il faut savoir que le cas d’Amina El Filali et de Nezha Chahid et d’autres filles mineures, victimes de violeurs et d’une loi injuste, n’est   que la partie émergée de l’iceberg.

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